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Biographie de Jean-Louis Aubert par Daniel Ichbiah
Réalisée à partir d'interviews exclusives. Des extraits audio des 4 heures d'interviews que j'ai effectuées de Jean-Louis Aubert sont présentes sur cette page.
Bonne question !
Et oui...
Les fans de Téléphone / des Insus et ceux de Jean-Louis Aubert me connaissent comme l'auteur de deux livres :
Et souvent, on me pose la question :
Dis Daniel, c'est quoi au juste la différence entre ces deux livres ?
Bon, c'est sûr, il y a une partie où les deux livres se recoupent pas mal.
Bon j'imagine que vous avez immédiatement deviné : c'est celle des 10 ans de carrière de Téléphone, donc de 1976 à 1986.
Oui ! Toute la période durant laquelle le meilleur groupe de rock français de tous les temps nous a dispensé ses morceaux et prodigué un bonheur sonore sans pareille.
PS : oui, Monsieur, oui Madame. Le meilleur groupe français. Si vous pensez qu'il y a mieux, j'attends de savoir et je veux des preuves. Bon, mettons les choses au point, si vous pensez que c'est Indochine, que dire ? Respect, mais vous n'avez peut-être pas atterri sur la bonne page. On parle de rock, l'ami... "Métro, c'est trop !"...
Et pour le reste, où se situe la différence ?... Donnez-moi quelques minutes et je vais vous la raconter...
Des deux livres, c'est la biographie de Téléphone qui est apparue en premier, dès 2004, sous le titre de Téléphone, au coeur de la vie.
Ce livre a été republié en numérique en 2011 puis 2012.
En 2016, une nouvelle édition est apparue, 'Téléphone Biographie' (la couverture sur la gauche - éditions Maison E).
Cette édition inclut le retour du groupe sous le nom des Insus, en 2016.
Vous ne me croyez peut-être pas mais j'essaye de faire simple...
Bon, reprenons par le début.
C'est en 2003 que j'ai eu envie d'écrire une biographie de Téléphone.
J'avais obtenu un bon succès avec deux livres, Bill Gates & la saga de Microsoft (1995) et La Saga des Jeux Vidéo (1998).
Ces deux livres avaient été écrits sur une base précise : des heures et des heures d'interviews. J'avais ainsi récolté des témoignages extraordinaires de la part de ceux qui avaient vécu ces épopées. Des récits palpitants, des événements que l'on peine à croire et qui se sont pourtant passés.
Tiens une anecdote. Pour La Saga des Jeux Vidéo, un éditeur m'a dit :
ça n'est pas possible. Vous avez inventé !
Eh non, je n'avais rien inventé... La réalité est souvent plus qu'incroyable. Et l'un des bonheurs d'écrire des biographies est d'aller à la pêche à toutes ces anecdotes, des histoires qu'on pourrait difficilement inventer.
En effet, étant journaliste dans le domaine jeu vidéo/Internet, j'avais eu la chance de rencontrer des gens comme Bill Gates, Steve Jobs, et aussi les stars du jeu vidéo comme Miyamoto (le créateur de Super Mario) ou Will Wright (Sim City).
Il y avait des histoires incroyables à raconter car les créateurs de ces domaines étaient vraiment 'oufs'.
De mes dizaines d'heures d'interview, il avait résulté des anecdotes à tomber par terre, parfois difficiles à croire, effectivement !
A l'époque, la 'grande' presse avait salué ces livres, des magazines dont le nom impressionnait alors les journalistes du jeu vidéo comme nous : Nouvel Obs, le Monde, Libé (enfin Libé m'avait un peu asticoté car c'est Libé)... J'avais été invité sur les radios, les télés. (J'ai gardé certains articles de l'époque, il faut que je prenne le temps de les scanner, j'en mettrais en ligne quelques uns.)
Or, depuis un moment, je voulais écrire des biographies musicales. Je voulais adopter une approche similaire à celle de La Saga des Jeux Vidéo. Des anecdotes de folie racontées par les intéressés.
Seulement voilà, chaque fois que j'allais voir un éditeur pour lui proposer mes services en la matière, il me proposait finalement d'écrire un livre sur Internet, sur l'univers des geeks. Gasp...
J'avais tout de même suscité un intérêt chez un petit éditeur spécialisé dans la musique, Camion Blanc. Nous avons failli traiter divers artistes : Mylène Farmer, les Beatles, etc. Et ça ne s'était pas fait.
Et puis en 2003, cela a commencé à bouger. Un éditeur, NP, m'a alors passé commande d'une saga des tubes du rock : Rock Vibrations.
Et puis, il s'est trouvé que Louis Bertignac avait été invité à la soirée organisée par un éditeur de jeux vidéo, Cryo. Je ne l'avais approché que quelques minutes mais l'avais trouvé super cool.
Une idée a émergé : pourquoi ne pas écrire une biographie de Téléphone ? Dès que j'en ai parlé à Fabrice de Camion Blanc, il m'a dit 'banco' !
La chance a voulu que ma copine de l'époque travaillait avec un guitariste qui accompagnait Corine de temps à autre. Il m'a donc mis en contact avec elle.
J'ai donc très vite rencontré Corine. Elle avait bien changé, par rapport à mon souvenir, mais elle avait gardé quelque chose de particulier.
Sur le moment, cela s'est bien passé.
Philippe Ulrich de l'édition de jeux vidéo Cryo - citée plus haut - m'a mis en contact avec Louis Bertignac. Il a même dit à Louis :
Tu peux rencontrer Daniel sans souci.
Merci Phil.
Avec Louis Bertignac, j'ai passé des moments à jamais mémorables.
Bon, il y a tout de même eu un mini-lézard. Au bout d'une heure ou deux, Louis me dit :
Tu ne serais pas en train d'écrire une bio de Téléphone ?
C'est incroyable, mais on s'était assis sur la terrasse durant une soirée cool, j'avais posé mes questions et même pas pensé à préciser ce qui tombait sous le sens. Bon après quelques échanges d'emails avec Berti, cela s'est détendu.
Quelques semaines plus tard ce fut le tour de Richard Kolinka, dont j'avais retrouvé la trace grâce à sa maman, tout simplement. Nous nous sommes vus à deux reprises à Montmatre. Il m'a semblé qu'il était encore sous le choc de la disparition récente de Marie Trintignant - qui a été sa compagne en 1986.
J'ai commencé à envoyer à Louis et aussi à Corine des chapitres à relire. Louis était content de voir que je réalisais quelque chose de 'solide', fondé sur leurs témoignages.
J'ai aussi eu la chance de rencontrer ou interviewer des amis d'enfance du groupe.
Le seul que je ne parvenais pas à interviewer, étrangement, c'était Jean-Louis lui-même.
Son manager, Lambert, n'était pas chaud à l'idée d'une biographie de Téléphone. Comme il me l'a avoué bien plus tard, il avait déconseillé à Jean-Louis de me rencontrer.
Bon... (soupirs) Disons que le sieur Lambert cherchait à 'protéger', dans une certaine mesure, Jean-Louis.
Il a fallu l'intervention de deux amis à lui, Lionel Lumbroso (qui est devenu depuis l'un de mes meilleurs amis) et du dessinateur Francky Boy (qui a réalisé le dessin de pochette de 'Un autre monde'), pour que Jean-Louis se décide à me parler.
Un jour, surprise, je décroche le téléphone et c'est Jean-Louis Aubert lui-même qui est au bout du fil ! Il a lu des extraits que je lui ai fait parvenir et cela l'a interpelé. Il est prêt à me rencontrer.
Nous avons passé une après-midi entière en interview.
Il m'a conté sa vie dans le détail.
Mai 68, les moments où il a risqué sa vie lors d'un périple à la Kerouac aux USA après le Bac, les débuts de Téléphone, les incidents de parcours, la séparation qui a laissé les fans sous le choc, la dure reconquête du public une fois en solo...
Il a été fidèle à lui-même : chaleureux, drôle, 'bigger than life', touchant...
Jusqu'ici tout va bien.
Les relectures se sont bien passées...
Et puis, soudain, après avoir relu l'un des chapitres que je lui avais envoyé, Corine m'a appelé et ce qu'elle avait à me dire n'était pas très agréable. J'avais écrit des choses que m'avaient rapportées Bertignac, François Ravard et d'autres et elle voulait que je les retire.
A priori pourquoi pas ? Mais ç'aurait été bien de me le demander gentiment...
Il y avait des choses légitimes car liées à sa vie privée. Et d'autres qui l'étaient sans doute moins. Ou alors, il faut qu'on m'explique. Ainsi, le manager de Corine exigeait que je retire des choses pas vraiment liées à l'intimité de Co' comme celles-ci :
Charmant.
Je n'ai plus revu Corine sauf à l'enterrement d'un ami d'enfance de Jean-Louis, Olive, en janvier 2006.
Mais j'étais trop ravagé ce jour là pour évoquer ce qui avait pu se passer- Olive était devenu un grand ami - pour parler de quoi que ce soit...
Le livre Téléphone, au coeur de la vie est sorti au début de l'année 2004, puis à nouveau en 2012.
Vous suivez toujours ?
Au fait, Jean-Louis, si un jour tu tombes sur cette page, j'aimerais que tu saches une chose. La chance a voulu que je sois un fan de toi au niveau musical comme humain et j'ai donc évité de rapporter certaines choses dont j'estimais qu'elles relevaient trop de points de vue personnels, sans intérêt 'factuel' pour une bio. Tu t'en balances probablement, mais la chose méritait d'être dite.
Ca pourrait paraître étrange mais à sa sortie initiale la biographie de Téléphone s'est fort peu vendue.
Et d'ailleurs, si certains pensent que l'on écrit des biographies musicales pour faire des thunes, qu'il se ravise. J'ai du vendre 20 fois plus de livres sur Bill Gates que sur Aubert et Téléphone (les deux livres réunis). Au moins 3 ou 4 fois plus de livres sur l'histoire des jeux vidéo. Et 3 fois plus de livres sur Steve Jobs.
Donc, que les choses soient claires : les biographies musicales font rarement d'énormes ventes. Il y a des exceptions comme Madonna mais ce sont des mega-stars.
Mais bon, écrire des biographies musicales, c'est tellement fun ! Vous imaginez de passer plusieurs mois de votre vie à réécouter du matin au soir les Stones, Elvis, Téléphone ?... A interviewer ceux qui les ont connus. Revoir leurs films.
Et puis, on se fait des tas d'amis. Quand quelqu'un passe des heures à vous raconter ce qu'il a vécu, cela crée des liens. On rencontre des gens formidables.
Tiens, je ne résiste pas au plaisir de vous montrer la carte, hyper touchante, que m'avait envoyé Ginette, la maman de Richard Kolinka, après que je lui aie adressé la bio de Téléphone.
Je l'ai retrouvé par hasard en août 2016 en faisant du rangement dans une grange.
Ginette, je t'adore...
Et donc, l'idée d' une biographie centrée sur Jean-Louis Aubert a peu à peu émergé et un éditeur, City Editions, était intéressé à la publier.
Pour l'occasion, je suis reparti à la chasse aux interviews.
Principalement sur la période qui a suivi la séparation de Téléphone.
Parmi ceux qui m'ont parlé figuraient des musiciens qui ont accompagné Jean-Louis comme Karim Boulbahri, Fabien Cahen (Cox), Myriam Eddeira, Pierre Guimard, Albin de la Simone, Thomas Semence, Doc Matéo...
Et aussi de simples fans qui m'ont apporté des témoignages touchants - je préfère ne pas citer leur nom ici.
Il y a eu aussi des opportunités inattendues. Olive, l'ami d'enfance de Jean-Louis, qui n'avait pas souhaité me parler pour la biographie de Téléphone a accepté de me parler pour celle de Jean-Louis.
Nous sommes devenus de grands amis et je suis heureux d'avoir pu l'aider dans ses derniers moments (il a pris son ultime envol en janvier 2006). Il nous manque beaucoup à mon épouse et moi-même.
Je ne pourrais pas vraiment dire que la sortie de ce nouveau livre ait été un long fleuve tranquille.
A vous dégoûter d'écrire des bios musicales !... En réalité, la biographie de Jean-Louis Aubert était prête à sortir en mai 2005 et quelques uns des personnages évoqués plus haut ont veillé à freiner les choses. Et l'éditeur ne voulait pas trop prendre de risque.
Consolation : satisfait du résultat, City Editions m'a commandé plusieurs bios musicales :
Soit dit en passant, retrouver des personnes vivantes ayant connu George Brassens a été assez épique, mais très émouvant dans le même temps (là aussi, il faudrait que je prenne le temps de vous raconter cela un jour)... Un autre éditeur m'a demandé une bio sur les Beatles. Cool !
Du coup, la plupart de ces livres sont sortis avant celui sur Aubert.
La pénible 'négociation' concernant la biographie de Jean-Louis a traîné pendant plus d'une année. Soupirs...
La biographie de Jean-Louis Aubert est sortie à la fin de l'année 2006. Et a été republiée en 2011 et 2016.
Elle a connu des ventes plus qu'honorables (une dizaine de milliers d'exemplaires), mais rien à voir avec les biographies consacrées à des gens comme Bill Gates ou Steve Jobs ou mes histoires du jeu vidéo. Etonnant, non ?
J'ai discuté de ces biographies avec Jean-Louis à deux reprises. Et il n'en était pas excessivement content. Il a trouvé notamment que j'avais trop insisté sur les histoires de partages de droits d'auteur.
Que dire ? Je ne l'ai pas sorti d'un chapeau. Ce sont Corine, Louis et Richard qui m'en ont parlé. J'ignorais totalement qu'il y avait eu cette histoire avant d'écrire la bio.
Bon, avec le recul, j'ai compris que Jean-Louis avait été ennuyé de remuer ce passé, de raviver des plaies qui à défaut de s'être refermées avaient coagulé. Je peux comprendre ce qu'il a alors ressenti.
Les diverses tentatives de reformation du groupe Téléphone qui jamais ne semblaient se concrétiser, ont montré que, malgré les années, certaines situations n'avaient jamais vraiment été soldées.
Que puis je dire ?
Ces livres valent ce qu'ils valent, mais leur substance réside dans des dizaines et dizaines d'interviews durant des heures et des heures, des anecdotes racontées par ceux-là même qui ont vécu cette histoire, qu'il s'agisse de Téléphone ou de la carrière d'Aubert.
Ceux qui lisent 'Téléphone : Biographie' ou 'Jean-Louis Aubert de Téléphone au coeur de la vie' ne cessent de me témoigner combien ces livres sont précieux, combien il ont adoré revivre certains des moments qui ont accompagné leur vie, découvrir comment les chansons sont nées, comment Téléphone s'est fait et défait. Si vous ne me croyez pas, allez voir les commentaires de lecteurs sur la page Amazon du livre.
Je n'ai jamais eu la moindre critique d'un lecteur sur ces livres, que des remerciements, des manifestations d'amitié, du bonheur partagé.
D'autres biographies de Téléphone ou de Aubert sont sorties après la mienne et par la force des choses, elles ont repris certaines de mes anecdotes. Admettons.
Au moins je sais que moi, je suis allé les chercher à la source.
De nombreux extraits d'interviews de Jean-Louis, Louis Bertignac, Richard Kolinka et Corine sont accessibles sur ma page dédiée à la biographie de Téléphone
Voici ici quelques extraits audio d'interviews menées avec Jean-Louis Aubert.
Jean-Louis Aubert en 1992 - la tournée de l'album H
Après un long passage à vide, deux albums que le public n'a pas forcément plébiscités, Jean-Louis Aubert a sorti un extraordinaire album : 'H'. Et la tournée qui a suivi a été une sorte d'apothéose...
Commentaire...
Pour moi, l'apogée de Jean-Louis Aubert s'appelle "Temps à nouveau".
L'album H a été une sorte d'apothéose. Excellent de bout en bout.
Cet extrait du livre raconte comment, peu après la sortie de l'album, Aubert et ses accolytes sont partis à la conquête du public, engendrant un engouement proche de celui qu'avait connu Téléphone...
Depuis, j'ai rarement retrouvé une telle fougue. Ou si peut-être, sur scène... Mais pas totalement sur disque.
PS : Côté chanson, j'ai aussi un faible pour "La Petite Semaine" (album : Stockholm). Elle me touche notamment parce que c'est Olive qui joue le solo de guitare dans le pont et j'adore ce qu'il a improvisé.
Puisque l'on en est aux confidences, oui !...
Je faisais partie de ceux qui rêvaient de voir Téléphone se reformer, ne serait-ce que brièvement, le temps d'une petite tournée, d'un concert...
Lorsque je voyais Louis et Jean-Louis jouer ensemble (comme lors du concert de Berti à l'Olympia en 2006 avec l'intervention surprise de Jean-Louis), il se passait quelque chose d'UNIQUE, d'indescriptible.
A présent, depuis septembre 2015 avec la formation des Insus, la bande est reformée, à trois certes, mais elle nous balance, une fois de plus cette claque électrique si ENORME...
La reformation s'est faite et qui s'en plaindrait ?...
Je suis heureux que ces deux biographies aient pu retranscrire autant d'histoires fabuleuses, contées par des tas de gens que j'ai aimé côtoyer et qui pour certains nous ont quitté trop vite, tel qu'Olive mais aussi le magnifique Daniel Roux (disparu lui aussi, my God, tous ces gens qui nous manquent...), qui a pu, grâce à ce livre, faire connaître sa version d'un épisode qui à l'époque avait temporairement refroidi Aubert et Kolinka.
Toutes les histoires qui sont dans ces livres, tous ces témoignages uniques, il fallait que quelqu'un les recueille.
D'autres peuvent re-pomper ce que je suis allé chercher à la source s'ils le veulent. En tout cas, elles ont été recueillies par votre serviteur.
Personne ne l'avait jamais fait. Désormais, elles sont désormais consignées sur le papier, portant la mémoire du plus fabuleux groupe que la France ait porté jusqu'à présent et d'un chanteur à part, qu'il est tout de même bien facile d'aimer...
Broché
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Daniel Ichbiah a été deux fois n°1 du Classement Général des Ventes.
Avec :
et n°3 avec Michael Jackson, Black or White ? - en décembre 2014
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