Conspirationnisme : la dictature de la stupidité ?

16 avril 2021

Voilà plusieurs années que je vois certains quidams tomber dans les mailles de la mouvance complotiste. A chaque fois, un même schéma se répète.

Certains sombrent dans le ressentiment permanent. Ils assènent des arguments " pré-mâchés ", et dénués de toute logique si l'on veut bien comparer leurs envolées débridés aux simples faits.
Chemin faisant, certains s'abandonnent à l'insulte envers ceux qui ne sont pas à l'unisson de leurs avis. Personnellement, j'aime à dire que l'insulte est une déficience qui ne dégrade que celui qui s'abaisse à l'employer. Mais passons.
Il y a des cas plus graves, qui dérivent vers une forme d'hystérie. Ils ne peuvent plus défendre leur cause sans vociférer, hurler. Cette violence verbale est assortie de propos insupportables de bêtise.

Cela me démange depuis longtemps de pouvoir répliquer à ces olibrius sans s'enfoncer dans les sables mouvants d'échanges interminables. Donc autant l'écrire.

De plus, j'ai la faiblesse de penser qu'on pourrait en sauver quelques uns. Les moins atteints me semblent susceptibles d'être extirpés de cette mélasse philosophique. Tentons la chose. Il se pourrait aussi qu'aucun de ceux qui ont contracté cette pathologie de l'âme ne prenne le temps de lire ces lignes. Au moins, aurais-je essayé.

Pour ceux qui n'auraient que quelques minutes

Ce que vous êtes parle plus fort que ce vous dites

Honnêtement, je ne suis pas allé me promener sur les sites de Qanon et autres allumés. J'ai juste observé ce que la fréquentation de tels sites pouvaient produire sur des individus au départ fréquentables. Ils sombrent peu à peu dans des formes d'aliénations étranges :

déni de la réalité,
incapacité à débattre,
dans le pire de cas, une forme d'hystérie.

Personnellement, j'ai une phrase fétiche, celle d'un philosophe du nom de Ralph Waldo Emerson :

" Ce que vous êtes parle si fort que je n'entends pas ce que vous dites ".

Et j'affectionne également cette citation de l'écrivaine Anais Nin :

" Nous ne voyons jamais les choses telles qu'elles sont, nous les voyons telles que nous sommes. "

Lorsque j'observe les adeptes du complotisme, lorsque je les vois se livrer aux invectives, aux insultes, parfois faire preuve d'une totale mauvaise foi, ce que je vois suscite un rejet salutaire.

Toutefois, j'ai du mal à comprendre une chose : comment peuvent-ils ne pas VOIR ce qui est devant leurs yeux ?

Avant de s'abreuver à la bonne parole d'oiseaux de mauvaise augure, avant de propager leurs insanités, de colporter toute rumeur qui passe, pourraient ils prendre le temps de regarder ?

Avant de relayer fébrilement une information, pourraient-ils prendre le temps de vérifier ?

Pour clore tout débat inutile

Pour éviter que le débat ne soit détourné par des simplets, précisons certains points. Côté médical, je suis en faveur des solutions naturelles et je trouve regrettable que certaines instances officielles ne donnent aucune chance à des traitements alternatifs. Je suis prêt à admettre que certains vaccins puissent faire du bien dans certaines circonstances, mais il n'est pas admissible que les médecines naturelles ne fassent pas partie de l'arsenal de combat, qu'elles soient rejetées au nom d'intérêts que l'on peinerait à qualifier d'humanitaires. Et j'ai été scandalisé par le fait que Agnès Buzin ait dé-remboursé l'homéopathie. Par ailleurs, j'apprécie le très controversé professeur Raoult, et je trouve un plaisir régulier à écouter ce franc tireur.

Voilà. Il se trouve juste que j'ai une certaine impatience vis-à-vis de la bêtise. Et certains des complotistes que je connais sont peu à peu devenus accablants de stupidité, animés par une haine qu'ils auto-nourrissent en permance.

Dans le Canard Enchaîné, il y a une rubrique bien nommée : Les films qu'on peut ne pas voir.

Et bien, je placerais volontiers ces tristes sires dans la rubrique : Les individus qu'on peut ne pas fréquenter.

Ce que j'ai observé

Curieusement, il y a quelques constantes chez la plupart des conspirationnistes. Elles sont pour le moins déroutantes.

L'impossibilité de discuter

Le conspirationniste a une approche du débat particulière : toute discussion est impossible. Cela tient à une forme de pensée qu'il semble avoir développé durant son périple en Paranoia-Land.

Si vous n'adhérez pas à ses thèses, il pose que vous êtes un naïf, trop heureux de gober avidement la propagande officielle - qui sait d'ailleurs si vous n'êtes pas un reptilien ? Dans son monde, il n'y a pas de place pour la nuance. Tout est binaire. Il y a les bons et les vilains.

_ Le Monde a publié une page où ils démentent, preuves à l'appui, ce que tu avances là.

Troisième exemple avec une personne en furie qui se plaint amèrement de Emmanuel Macron :

Que dire : j'ai observé que ces individus s'étaient auto-piégé dans une forme inquiétante de paresse intellectuelle.

First contact

C'est vers 2007 que j'ai été en contact avec les premiers remugles de cette propagande nihiliste.

Le film d'Al Gore, "Une vérité qui dérange" venait de sortir. Nous avons reçu l'email d'un proche - enfin à l'époque - qui dénonçait cette "fumisterie" et affirmait que le "réchauffement climatique" était une pure invention.

Bizarre, bizarre... Partout dans le monde des élans de bonne volonté, des initiatives surgissaient afin de vouloir protéger la planète. Pourquoi cet émule de Voldemor s'attardait-il dans un combat vain et aucunement constructif ?

Au fil des années, nous avons vu l'intéressé durcir sa position et adopter des positions extrêmes, de type survivalist, revendiquant la nécessité (selon lui) de se retrancher et vivre en autarcie afin d'affronter la catastrophe à venir. Nous avons vu cet individu, d'année en année, sombrer dans la démence, abandonné de tous car qui a envie de se repaître des imprécations de pestiférés ?

Un contact plus direct avec un conspirationniste est intervenu vers 2012. Sur Facebook, un certain E. s'extasiait de voir que le Premier Ministre Australien était opposé à une taxe carbone - taxe visant à faire payer ceux qui polluent. Commentaire de l'intéressé : " Enfin du bon sens ".

Ayant co-écrit trois livres sur la protection de la planète, avec ma co-autrice Noelle Saugout, nous lui apportons la contradiction. Et là… Surprise. Le dénommé E. développe des arguments ahurissants de paranoïa. Selon lui, on le sait bien, ce sont "les mêmes" qui parlent du réchauffement climatique et qui sèment des chemtrails ! J'apprendrais plus tard qu'il est convaincu qu'une race de reptiles est à l'œuvre pour mener cette planète à sa perte.

Je découvre au passage un argument clé des ectoplasmes de son espèce :

" Moi au moins, j'ai fait l'effort de chercher ".

Traduisez : dans des sites Web où l'on parle d'aliens et de serpents en costume.

Je découvre aussi ce que je retrouverais chez d'autres conspirationnistes : le recours à l'insulte. Comme je n'adhère pas à ses théories, il me traite de " ped'zouille ". A chaque tentative de discussion, il lâche quelques phrases désobligeantes.

Que dire ? Si vous le croisiez dans un train, cravaté comme un VRP en siphon pour salles de bain, vous aurez du mal à croire qu'il puisse être adepte de tels bobards. Et pourtant, il s'injecte ce poison quotidiennement.

" Le gouvernement a piégé les téléphones mobiles "

Le premier confinement (de mars à début mai 2020) n'a certes pas arrangé les choses. Isolement oblige, j'ai vu des dizaines de gens sombrer dans la marmite purulente du conspirationnisme.

En avril 2020, je reçois un étrange message d'une fille longtemps mesurée et de bonne fréquentation, qui, à force d'être murée dans sa banlieue a été happée par les théoriciens du complot. Son SMS dit ceci :

Le gouvernement a piégé tous les téléphones mobiles

Etrange. Cette fille sait que je ne suis pas client de tels messages. Si elle a cru bon de me le relayer, c'est qu'elle y croit dur comme fer. Qui sait ? Sans doute tente-t-elle de donner une ultime chance à l'âme en perdition que je suis.

Je lis son message dans le détail pour en savoir plus. Ce pamphlet à la petite semaine prétend que durant la nuit une application aurait été installée sur tous les mobiles, application visant à suivre qui a contracté le virus.

Je regarde sur mon iPhone et cherche en vain : cette app n'y est pas. Je le lui fait remarquer et réplique donc que cette affirmation est fausse.

Suprise : la donzelle prend la mouche. Elle ne supporte pas que je la traite de menteuse ! Je lui demande de m'envoyer une capture d'écran de cette app sur son téléphone - elle est sous Android. Elle répond qu'elle n'y connaît rien à la technique. Tiens donc : aurait-elle relayé ce message alarmiste sans même vérifier sur son appareil ?

Peu après, je l'ai au téléphone et elle me hurle dessus et me traite de tous les noms. Avec une seule argumentation : elle ne supporte pas qu'on puisse supposer qu'elle ment.

Je tente de lui faire comprendre, qu'AUCUN gouvernement n'est en mesure d'installer une app sur Android ou sur iPhone. AUCUN. Les apps dépendent dans un cas de Google et dans l'autre de Apple. Or, ces deux entreprises ont pareillement brillé par leur indépendance envers les pouvoirs en place. Bref, on voit mal comment elles auraient pu obéir à un quelconque diktat du gouvernement français. Peine perdue. Et le souci est là : comment argumenter avec des ignorants ? Ceux qui n'ont aucune compétence dans un domaine mais ne s'en autorisent pas moins à relayer n'importe quoi.

Le triste constat est là : argumenter face à de telles personnes est stérile. Elles ne comprennent rien à rien. Il faut faire avec. Elles colportent les rumeurs et s'en portent bien.

Bill Gates, le vilain de service

Passons au gratin de ce menu. Il se trouve que je suis auteur d'une biographie de Bill Gates. C'est même mon plus gros succès - elle a été publiée dans une quinzaine de pays. Elle est sortie en 1995 en France.

Durant 20 ans au moins, j'ai reçu des louanges pour avoir été le premier au monde à écrire l'histoire de Gates !

Oui mais à partir du début 2020, certaines vidéos foldingues ont commencé à circuler à son égard. En tant qu'auteur de la biographie de Gates, j'ai peu à peu commencé à voir certains comportements changer. Certains de ceux qui me couvraient d'éloges hier ne veulent plus me parler aujourd'hui.

Pour les plus crétinoïdes des conspirationnistes, Bill Gates représente le mal absolu. Pas de chance les gars, je connais le dossier sur le bout des doigts. Il y a très peu, très peu d'arguments qui tiennent la route et si vous voulez bien observer les faits, la plupart de vos accusations s'écroulent comme des châteaux de cartes. D'un même niveau que la triste affaire des sorcières de Salem.

Bon, il y a ceux qui sont ouverts à la discussion. Mais aussi les bas, très bas de plafond. Ceux qui veulent croire que Gates aurait projeté de nous injecter une puce nanométrique via un vaccin, puce qui pourrait capter la 5G et permettrait un contrôle à distance.

Ce délire absolu ne repose sur aucun fait. Aucun. C'est une extrapolation de faits disparates saupoudrée de mensonges, le tout imbibé par une paranoïa en roue libre. Le souci, c'est que, si un jour vous deviez être accusé de quelque chose que nous n'avez pas l'intention de faire, comment pouvez-vous prouver que vous n'avez pas cette intention ?

Pour information, je donne divers faits sur cette page que j'ai consacrée à ma biographie sur Bill Gates et aussi dans la nouvelle version de mon livre. Et d'ailleurs, comme je le dis sur cette page, je ne prétends pas que Gates soit un saint.

Juste un point. Parmi les arguments qu'affectionnent ses détracteurs, il y a

" En Inde, il y a un véritable scandale avec ses vaccins. Des gens sont morts. "

Sauf que, vous chercherez en vain la moindre preuve factuelle de cette information qui s'est répandue à la façon d'un virus. Vous chercherez en vain car il n'existe pas de preuve. Vous trouverez des vidéos où l'on affirme cela. Mais aucune preuve nulle part. C'est une pure invention. Elle s'est propagée grâce à la crédulité des benêts.

Voici un petit florilège de ce que j'ai expérimenté sur le sujet....

J'ai eu à subir la pensée profonde véhiculée par un individu qui aime à répandre les mauvaises nouvelles sur Linkedin et ailleurs. Son leitmotiv : "dans quel monde vivons-nous ?" :. Il m'attaque à propos de Bill Gates et je cherche à savoir pourquoi. Il me répond :

- C'est un criminel.

- Et pourquoi cela ?

- Il est en faveur des vaccins et ceux qui sont pour les vaccins sont des criminels !

Que répondre ? L'intéressé a-t-il visité certains pays d'Afrique comme la Tanzanie pour voir quelles étaient les conditions d'hygiène locale à la fin des années 90 ? Des enfants qui se baignaient dans une rivière où chaque jour les adultes déversaient la cuve des excréments ? Avec pour conséquence, des enfants atteints prématurément par la polio, des femmes qui décédaient avant de pouvoir accoucher ? On me fera remarquer que certains dérangés se font une spécialité d'attaquer tête baissée les initiatives humanitaires.

Ce n'est pas la cerise sur le cake. Par un jour de juin, un ex-ami m'appelle. J'ai alors au téléphone un fou furieux qui m'explique que Bill Gates, Georges Soros, Bill Clinton sont une même bande de "pédophiles satanistes". Impossible d'argumenter : il frôle le delirium tremens. Je me hasarde à lui dire que j'ai à faire et peu de temps pour écouter ses palabres, et alors il hausse le ton :

" Et bien tu vas prendre le temps de m'écouter ".

Assez vite, il en vient aux menaces. Ni plus ni moins à des menaces !

J'ai eu là ma démonstration la plus probante comme quoi ces théories pouvaient mener une personne vers la folie pure.

Quelques semaines ou mois plus tard, on m'a parlé de Qanon. J'ai alors appris que ce groupe véhiculait de telles théories. CQFD.

Cela n'a pas été tout. Sur Youtube, j'ai posté une vidéo à propos de mon livre sur Gates. Et certaines des réactions que j'ai obtenues ont été ahurissantes. Des phrases qui semblent avoir été écrites sous le coup d'une irrépressible frénésie. Des suites de mots sans queue ni tête. Dommage, je n'ai pas conservé cette prose digne des surréalistes. Ce type de complotistes n'argumente pas, il vocifère, à la manière de chiens enragés.

Le cas Donald Trump

J'ai rarement vu autant d'aveuglement fanatique que dans le camp des idolâtres de Donald Trump.

Personne n'est ni tout noir ni tout blanc. Donc, je veux bien reconnaître qu'il a eu de bons résultats économiques. Qu'il n'a occasionné aucune guerre. Va pour ces bons points. De là, à lui vouer un culte. Hmm...

L'un des partisans de l'ancien président, m'en fait un jour l'éloge, expliquant qu'il est en train de débarasser l'Amérique de "l'état profond". De quoi s'agit-il au juste, je n'ai toujours pas compris. Toutefois, je vais retrouver cet argument chez d'autres partisans, avec l'impression d'entendre un magnétophone. Ce n'est que plus tard que j'apprendrais que Qanon pousse ce type de théorie.

En tout cas, le même Trump semble n'avoir à leurs yeux que des qualités. J'ose prononcer le mot "Joe Biden" à l'un d'eux et il me répond :

"C'est un pourri !".

Allons bon, me permet-je de répliquer, ce serait bien qu'il ait eu le temps de gouverner au moins quelques minutes avant qu'on le condamne, non ? Mais son "opinion" est déjà moulée, rigide comme un iceberg.

A partir de novembre 2020, chez les apôtres de Trump, aucun doute, l'élection a été "volée" mais tout va rentrer dans l'ordre; la vérité va éclater. Un jour, un mega fan des théories du complot m'envoie un message sybillin: si j'ai de l'argent aux USA, il faut que je le retire tout de suite, dit-il. La raison (incompréhensible) c'est que dans les jours qui viennent, la fumisterie de l'élection de Biden va éclater au grand jour. Je n'ai toujours pas compris le rapport. Or, dans les jours qui ont suivi, rien ne s'est passé. La Cour Suprême américaine, bien que majoritairement Républicaine avec des juges dont certains nommés par Trump mais qui ont fait preuve d'intégrité, a avalisé le vote en faveur de Biden.

L'assaut du Capitole a été un bel exemple du poison mental perpétré par les gens de Qanon et autres désaxés. Ce fut une honte sans nom. N'importe quel individu sain d'esprit ne pouvait que s'alarmer d'une telle violation des principes démocratiques. Seulement voilà. J'ai entendu plusieurs partisans de Trump prétendre que c'était un coup monté. Qu'en réalité, ce sont des Démocrates qui ont assailli le Capitole pour discréditer Donald. Que répondre devant tant de mauvaise foi ? Je me suis tout de même permis de dire ceci :

"Alors donc, tu penses que des gens étaient prêts à perdre leur job et à passer des années en prison juste pour pouvoir discréditer Donald Trump ?"

Que dire ? Les intéressés se sont auto-persuadés que leur héros ne pouvait porter la moindre tache. Encore aujourd'hui, ceux qui planent le plus croient encore dur comme fer à ces théories fumeuses.

Le samedi 16 janvier, 4 jours avant l'investiture de Joe Biden, nous passons chez une voisine. Incroyable : elle est persuadée que la situation va se renverser et que c'est Trump qui sera le nouveau Président ! A l'entendre les Démocrates sont des pervers, qui soutiennent la dépravation sexuelle et sont partisans des hausses d'impôts. Elle semble surprise lorsque je lui apprends que l'Amérique s'est rarement aussi bien portée économiquement que lorsque les Démocrates Bill Clinton et son collègue Al Gore étaient aux commandes. Ce qui est aisé à vérifier.

Un dernier pour la route

Difficile de ne pas terminer sans faire un détour chez les fans de Asselineau. Là encore, j'ai vu chez ses partisans des sommets de doctrine "hard discount".

Ce qui est bien avec Asselineau, c'est que ses fans repartent avec une réponse à tout. La cause de tous les maux ? Il y en a une seule : l'Europe. Et un potentiel Frexit serait l'aube de lendemains qui chantent.

Petit résumé de la pensée de ses dévôts :

- Pourquoi avons-nous de l'inflation ?

- A cause de l'Europe.

- Quelle est la cause du chômage ?

- L'Europe.

- Qu'est-ce qui a causé l'extinction des dinosaures ?

- L'Europe.

Bon, c'est un système pratique. L'ogre a été identifié. Il n'y a plus qu'à répartir l'Europe dans ses phrases et l'on retombe sur ses pattes.

Un soir, nous sommes dans un grand hôtel parisien et un fan de la chose m'affirme que

"L'Europe est une dictature".

Un argument cher au cœur des adeptes de cette mouvance. Que dire ? Dois-je lui parler comme à un gamin :

"Mais enfin, nous sommes dans un hôtel parisien et tu peux prétendre, sans baisser la voix, que nous sommes dans une dictature et ne pas finir en prison ?"

Pour peu, on lui offrirait un séjour pour la Birmanie.

A l'un des partisans d'Asselineau qui donnait dans l'anti-Macron de base, j'ai demandé :

"Mais alors, quel président a été meilleur selon toi ?"

Il m'a alors répondu ceci :

"Je n'y connais rien et je n'ai pas envie de connaître".

J'en ai conclu (et plusieurs fois vérifié) qu'Asselineau était le candidat idéal pour les ignares en politique. Cela étant dit, j'ai rarement vu autant de haine veule que dans les "posts" Facebook de certains de ses partisans.

Que dire ? L'aigreur frelatée qui émane de certains fans d'icelui est un repoussoir naturel envers sa loghorrée.

Vous le savez peut-être, mais le 6 février 2021, Asselineau a été mis en examen pour harcèlement et agressions sexuelles. On m'arguera qu'il a droit à la présomption d'innocence. Dont acte.

Peut-on dé-conspirationner une âme contaminée ?

La grande question serait de savoir s'il y a un retour en arrière. S'il existe, j'en serais ravi. Car nous avons là tout un pan de la population pour lequel il semble qu'on ne peut plus faire grand-chose.

Je ne sais pas si cette page pourra faire bouger ceux qui seraient tentés par ces tourbillons mais en tout cas, je vous invite à me donner vos avis si vous le souhaitez (mais pas à m'insulter, hein). Le plus simple est d' écrire vos remarques sur le post Linkedin relatif au présent article.

A propos de l'auteur

D'autres articles qui pourraient vous intéresser

La tragédie des enfants Kennedy

C’est sous la présidence de John Kennedy que les enfants de président sont devenus davantage qu’une simple progéniture. Outils de promotion à part entière, la petite Caroline et son frère John John, entourés de ces cousins et cousines dont ils semblaient inséparables ont été les symboles d’une Amérique qui tournait une page. Glorieuse, détendue, florissante, synonyme de joie de vivre, de plages sablonneuses pour les surfeurs casse-cou et de virées sur le bord de l’océan.

Durant les trois années de son règne fugace, John et son épouse Jackie ont véhiculé l’image d’une contrée de rêve, avec ses Cadillac, ses drinks gazéifiés, ses chewing gums, ses chevauchées fantastiques dans les plaines, son Elvis gominé revenu assagi de la caserne, ses actrices blonde platine…

Et pourtant, il n’y avait là qu’un spectacle, un show on the road. Lorsque le soufflé est retombé, Jackie Kennedy et ses enfants, John John, Caroline mais aussi leurs cousins ont payé cher ce flirt excessif avec l’illusoire.