Le livre idéal pour comprendre les cryptomonnaies.
Daniel Ichbiah & Jean Martial Lefranc.
First (2018, 2021, 2022, 2024)
Est ce que vous vous rappelez comment était votre vie avant Internet ?
Est-ce que l'arrivée du Web a changé quelque chose dans votre façon d'accéder à l'information, de travailler, d'opérer vos démarches les plus courantes?
Les cryptomonnaies sont en train de révolutionner l'univers monétaire à une même échelle.
Le bouleversement qui est train de se produire est d'une importance comparable à ce qui s'est passé avc Internet.
Nous assistons à une révolution de civilisation.
La technologie des cryptomonnaie va changer mille choses de nos vies : notre participation à des actions humanitaires, l'obtention d'un prêt, la perspective d'élections en ligne sans fraude possible, la mise en place d'une épargne pour les études des enfants, les jeux vidéos...
Bon, restons calme, direz-vous. Pour la plupart des gens, Bitcoin et consorts, même si l'on n'y comprend pas grand chose, apparaissent avant tout comme une potentielle poule aux oeufs d'or.
Hmm... ça n'est pas si simple.
Quelle que soit votre motivation (mieux comprendre un mécanisme qui va impacter nos vies ou plus simplement réaliser un placement fort rentable), il nous semble important d'être informé de ces nouvelles règles du jeu.
Dans ce nouveau Far West, les opportunités comme les pièges abondent.
Ce livre ambitionne d'être votre sésame pour un univers à la fois redoutable et fascinant.
Nous avons sorti une 1ère édition de ce livre à la fin 2018. Pour cette édition mise à jour 2021, nous avons dû réécrire la quasi totalité du livre. Tant de choses se sont passés en trois ans, qu'il y a là un tout nouvel ouvrage.
Les 9 termes essentiels expliqués de façon simple et claire
Le Bitcoin et les cryptomonnaies font régulièrement l'actualité.
Ne nous y trompons pas : c'est une révolution de civilisation. La perspective de pouvoir gérer l'argent selon un autre système de celui des banques.
Il serait fallacieux de faire croire que tout ira mieux dans ce nouveau meilleur des mondes. Ce n'est pas le cas. Il y a dans la technologie des cryptomonnaies les ingrédients d'une libération mais aussi, d'un plus grand contrôle des peuples. Mais oui... Si vous observez bien, nous pourrions dire la même chose d'Internet. Et pour ce qui est des cryptomonnaies, il n'est pas impossible qu'à long terme, ces deux tendances se développent en parallèle.
Bon, il est vrai aussi qu'un grand nombre de ceux qui vont s'intéresser à ce livre n'auront pas de telles préoccupations. Ils souhaitent réaliser des opérations monétaires juteuses.
Que dire ?
L'envolée du Bitcoin en 2017 et bien plus encore, au début de l'année 2021 ont rappelé si besoin qu'il y avait là, sur le long terme, le meilleur investissement des 10 dernières années. Toujours au début de l'année 2021, la vente d'une oeuvre d'art au prix de 69 millions de dollars par Beeple et l'entrée en Bourse tonitruante de Coinbase ont martelé un fait : quelque chose d'historique est en train de se produire sous nos yeux.
Toutefois, pour le néophyte, pas facile de s'y retrouver. Les miroirs aux alouettes sont monnaie courante.
Idéalement, nous vous conseillons la lecture du livre Bitcoin et cryptomonnaies pour les Nuls. En attendant, vous pouvez déjà consulter cette page où nous faisons le point sur les termes essentiels du domaine. Au risque de revenir à quelques fondamentaux sur l'histoire de la monnaie...
Ce livre a fait l'objet d'une vente aux enchères sous forme de NFT le samedi 15 juin 2022. C'est une première dans l'Histoire.
Les détails sur ce lien :
Le NFT du manuscrit de "Bitcoin & les cryptomonnaies pour les Nuls" mis en vente aux enchères - une 1ère mondiale !
La première crypto-monnaie apparue, et ce, dès janvier 2009.
Vous allez sans doute poser la question : oui, mais, une crypto-monnaie, c'est quoi au juste ?
Faisons simple pour commencer. Une crypto-monnaie est une monnaie au même titre que l'euro ou le dollar. Et si certains avancent l'argument :
- Oui mais on ne peut rien acheter avec !
Il nous est aisé de répondre.
- Sauf que c'est faux !
Oui, il existe aujourd'hui diverses solutions de paiement à partir de crypto-monnaies et pas seulement sur le Web.
Mais n'allons pas trop vite en besogne.
Posons d'abord la question essentielle :
Nous savons tous qu'avec des euros, nous pouvons acheter a priori ce que nous désirons. La boutique à qui nous fournissons ces euros convient de ce que ces € ont une valeur. Et que cette valeur ne risque pas de chuter vertigineusement du jour au lendemain.
De fait les deux points fondamentaux d'une monnaie sont :
Traditionnellement, le tiers de confiance a été les banques.
Seulement voilà...
Est-ce que vous leur accordez réellement une pleine confiance ?
L'histoire récente abonde d'exemples de banques qui ont peu à peu fait évoluer leur rôle de garant de la monnaie pour devenir des spéculateurs à grande échelle, au risque de perdre des sommes colossales si la manœuvre n'avait pas été bien calculée.
Fondamentalement, le Bitcoin est né du désir de placer la confiance ailleurs que dans les banques. Avec le bitcoin, on pourrait dire que ce tiers de confiance n'est plus nécessaire, ou bien qu'il s'agit de nous-mêmes ! La communauté des utilisateurs d'une monnaie devient le garant de cette monnaie.
Les explications suivent...
Les clés de cette nouvelle monnaie ont été exposées dès la fin 2008 sur un forum dédiée à la cryptographie, par le mystérieux Satoshi Nakamoto (voir la page L'histoire du Bitcoin si vous souhaitez en savoir plus).
Nakamoto y exposait les tenants et aboutissants d'une monnaie qui ne reposerait pas sur une banque centrale mais sur un réseau d'ordinateurs connectés entre eux.
Ce qui est frappant, avec le recul, c'est à quel point Nakamoto a su prendre en compte dès le départ les divers facteurs d'une monnaie indépendante. Il a pris en compte dans le détail, les principaux problèmes que ce domaine pourrait rencontrer.
Il n'a failli que sur un point que nous verrons plus loin (le minage), car il n'avait pas prévu que cette opération de création de la monnaie pourrait avoir un coût écologique aussi démentiel. Bon, qu'on se le dise : des solutions sont en train d'être apportées au problème, tout au moins pour certaines crypto-monnaies plus récentes.
Nakamoto a défini un modèle de monnaie :
Cette monnaie, le Bitcoin, repose sur certains principes de base, que l'on a retrouvé dans les crypto-monnaies qui ont suivi :
Dès le départ, Sakamoto a limité la production de Bitcoins sur le long terme à 21 millions d'unités.
Il lui a ainsi conféré un statut comparable à celui d'un métal précieux tel que l'or, plutôt qu'une monnaie comme l'euro. De fait, son cours évolue en fonction de l'offre et de la demande, comme dans le cas de l'or ou du platine.
L'émission des Bitcoins a suivi une progression précise : une émission rapide au tout début afin de favoriser les premiers entrants et qui se ralentit peu à peu.
Début mai 2021, on dénombrait 18,69 millions de Bitcoin en circulation sur le marché mondial.
Cela signifie qu'il restait, toujours en mai 2021, un peu plus de 2,3 millions de Bitcoins à émettre. Cette production des derniers Bitcoins va s'opérer jusqu'à l'année 2 141.
En 2024, 93,75 % de la totalité des Bitcoins auront été émis, soit près de 20 millions. Il faudra plus d'un siècle pour que soient émis le dernier million de Bitcoins.
Comment se passe cette création de monnaie ? Par le minage, qui implique un calcul très complexe. Le Bitcoin repose sur un 'protocole', soit une séquence de code qui sert à la fois à vérifier la validité d'une transaction et à produire la génération de nouvelles 'pièces'.
Le système a été conçu ainsi : de nouveaux Bitcoin sont créés toutes les 10 minutes environ. Les mineurs, dans la mesure où ils mettent à contribution leurs ordinateurs pour vérifier la validité des transactions sont régulièrement récompensés par l'octroi de ces nouveaux Bitcoins (voir Mineur / minage).
Dire que le Bitcoin a été un succès est peu dire. Alors qu'un l'achat d'un bitcoin ne représentait que quelques centimes d'euros en janvier 2009, ce même Bitcoin valait près de 6 500 euros début juin 2018 - alors qu'il venait de subir une grosse chute au cours des journées précédentes ! En mars 2021, il a dépassé les 60 000 euros !
Pas mal pour une monnaie longtemps décriée et que le président de JP Morgan avait cru bon de qualifier en septembre 2017 comme :
"une escroquerie qui ne tardera pas à imploser.
Que de clairvoyance !
Si le Bitcoin a fini par attirer l'attention des grands médias à partir de 2017, c'est en raison de la montée spectaculaire qu'a connu son cours.
Ainsi, en 2013, un Bitcoin valait environ 10 euros.
Quatre ans plus tard, il fallait débourser entre 3 et 4 000 euros pour acquérir le même Bitcoin.
En mai 2021, ce cours se situe aux alentours des 40 000 euros.
Et quand bien même cette monnaie connaît parfois des hauts et des bas, sur le long terme, sa montée continue d'être spectaculaire...
Les experts de nombreux domaines sont unanimes sur ce point : la blockchain est une révolution majeure. C'est le facteur le plus innovant du Bitcoin et des autres crypto-monnaires. Certains vont jusqu'à dire qu'il s'agirait d'une avancée comparable à celle du Web !
Pour faire simple, le Bitcoin ou l'Ethereum et autres crypto-monnaies reposent sur la technologie de la blockchain. Toutefois, cette technologie peut tout à fait servir à d'autres usages que la monnaie.
En d'autres termes, la blockchain en tant que technologie a déjà changé la façon de gérer l'argent mais son champ d'application dépasse largement celui du Bitcoin et autres crypto-monnaies.
Etant donné que la fonction essentielle d'une blockchain est de garantir qu'une transaction est valide, sans nécessiter de tiers de confiance, des applications se développent dans toutes sortes de domaines nécessitant une sécurité du plus haut niveau :
Comme la présente page concerne les crypto-monnaies, nous allons parler de la blockchain avant tout dans ce contexte. Il s'agit de l'équivalent d'un registre comptable, mais dont l'échelle est démesurée. Ainsi, on trouve dans la blockchain du Bitcoin toutes les transactions effectuées depuis le tout début de cette monnaie.
Le nom blockchain (littéralement : chaîne de blocs) reflète d'ailleurs bien sa nature. Il s'agit d'un registre de transactions classées chronologiquement. D'autres la comparent à une base de données.
Chaque bloc est une transaction monétaire :
Chacun de ces blocs est relié au précédent comme au suivant et l'ensemble forme une chaîne chaque jour plus titanesque - tout au moins sur les blockchains classiques fondées sur le principe de celle du Bitcoin.
De fait, avec les outils appropriés, vous pourriez consulter toutes les transactions effectuées en Bitcoin jusqu'à ce jour.
Ainsi, si cet après-midi, vous achetez un smartphone en payant avec des bitcoins, cette transaction va être indiquée dans la blockchain, à la suite de toutes celles effectuées jusqu'alors.
Quand un bloc est ajouté au répertoire, il commence à avoir cours légal dans la communauté dès lors que la majorité des 'mineurs' (voir ce terme plus bas) ont reconnu ce bloc comme le plus long jamais produit et validé ainsi son authenticité.
La blockchain a notamment pour atout de garantir qu'une transaction est sûre. En effet, si quelqu'un voulait la 'hacker' afin de détourner l'argent échangé, il lui faudrait en réalité pirater la grande majorité ou même la totalité des ordinateurs qui la gèrent, ce qui est rarement envisageable.
Autre point majeur : tout ce qui est inscrit dans une blockchain ne peut plus jamais être supprimé. Personne ne sera jamais en mesure de modifier cette base de données, et le fait qu'elle soit démultipliée en assure cette intégrité.
La blockchain a été l'élément clé du Bitcoin mais on retrouve son principe dans toutes les crypto-monnaies qui ont suivi.
Si le principe de la blockchain est révolutionnaire, il pêche à un niveau. Plus les années passent, plus la chaîne s'agrandit et plus le calcul de validation devient complexe. Ainsi, alors qu'il fallait quelques secondes pour calculer les premières blockchain liées au Bitcoin, ce temps s'est allongé pour devenir des minutes, des heures, et même plusieurs jours lorsque les transactions ont commencé à se multiplier en 2017.
Or, le nombre de transactions qui peuvent être gérées par le réseau à un moment donné est limité - cette situation devrait évoluer à terme.
Aux tous débuts du Bitcoin, il était entendu qu'une transaction pouvait s'opérer en quelques secondes. Or, avec l'augmentation de taille de cette blockchain et la multiplication des transactions, les délais se sont très fortement allongés, se comptant parfois en heures ou jours. En 2016, sa taille était déjà de 80 Go. Ainsi, en octobre 2017, il fallait 137 Go pour stocker la blockchain du Bitcoin. Et comme nous l'avons vu plus haut, elle est aux alentours de 400 Go en 2021.
Cette taille mais aussi certains mécanismes inhérents au Bitcoin engendrent des calculs titanesques et il en résulte que le Bitcoin est parfois considéré comme un immense consommateur d'énergie électrique. C'est une situation qui n'est qu'apparente et en réalité, de nombreuses mesures ont été prises par les mineurs pour rendre cette production plus verte :
De plus, de nombreuses crypto-monnaies apparues plus récemment telles que Tezos, Solana ou Mina, reposent sur des blockchains beaucoup plus économes en taille et donc en énergie.
Ces cryptomonnaies de nouvelle génération ne reposent plus sur le système de "preuve de travail" mais sur une "preuve d'enjeu", un algorithme beaucoup plus souple reposant sur un consensus établi autour de plusieurs intervenants du réseau jugés dignes de confiance.
Jusqu'à présent, c'est une Banque Centrale liée au gouvernement d'un pays ou d'un continent qui avait le pouvoir de 'battre monnaie'. La grande révolution liée au Bitcoin, c'est que c'est désormais une communauté d'individus qui détient ce pouvoir.
Nous pourrions dire, pour faire simple, qu'un 'mineur' de Bitcoin 'loue' le temps de calcul de son ordinateur au réseau global.
Ainsi, chaque fois qu'une transaction est effectuée et donc qu'un bloc doit être ajouté à la chaîne (blockchain), il faut opérer un calcul extrêmement complexe lié à l'algorithme propre à cette monnaie.
De tous les ordinateurs connectés, le premier à résoudre le problème est le plus à même de recevoir un ou plusieurs Bitcoin en récompense. Il le reçoit en vertu de ce que l'on appelle une 'preuve de travail'. Ce mécanisme est expliqué en détail dans le chapitre 3 du livre Bitcoin & cryptomonnaies pour les Nuls
Comme il se peut que plusieurs mineurs trouvent la solution du problème au même moment, c'est l'algorithme du Bitcoin - ou des monnaies qui ont suivi - qui détermine qui va bénéficier de ces nouveaux Bitcoins selon un système aléatoire.
Pour déterminer lequel des mineurs ayant résolu l'équation va recevoir les nouveaux Bitcoins, l'algorithme est influencé par des facteurs tels que :
Le système est ainsi fait que, une fois le résultat trouvé, il très facile à d'autres ordinateurs de vérifier que ce résultat est correct.
Une fois le contrôle accompli, le résultat - soit la blockchain mise à jour - est enregistrée sur tous les ordinateurs du réseau.
En réalité, le mineur qui a été sélectionné de manière aléatoire est rémunéré de deux façons :
Aux débuts du Bitcoin, un simple PC suffisait à résoudre le problème mathématique lié aux blockchains.
Il suffisait de disposer d'un PC particulièrement puissant, avec notamment une bonne carte graphique car celles-ci sont pourvues d'unités de calcul très performantes. Il fallait ensuite connecter cet ordinateur à Internet et faire tourner un logiciel jour et nuit, ce logiciel participant à la validation et à la sécurisation des transactions du réseau Bitcoin. Tout se faisait de manière automatique. En contre-partie, vous étiez rémunéré en Bitcoin.
Seulement voilà, si ce qui vient d'être dit était vrai aux alentours de 2010 lorsque le Bitcoin a été lancé, ça ne l'est plus aujourd'hui. De nos jours, il faut mettre à contribution des parcs de serveurs ultra coûteux pour espérer 'miner' des Bitcoin.
De nos jours, seuls des entreprises gérant ce que l'on appelle des 'fermes de serveurs' peuvent prétendre participer au minage de Bitcoins. Il existe notamment en Russie mais aussi en Bulgarie, du fait que l'électricité y est bon marché ou encore en Islande, pour la même raison et aussi parce que la température ambiante facilite le refroidissement des machines. On estime qu'il est nécessaire d'investir plusieurs millions d'euros pour mettre en place de tels serveurs.
Le même principe s'applique à l'Ethereum et à certaines de crypto-monnaies qui ont suivi. L'avantage pour les monnaies plus récentes, c'est qu'à nouveau, un simple PC (mais haut de gamme) peut être utilisé pour le minage.
Toutefois, quelle que soit la crypto-monnaie, plus le temps passe et la durée de production d'une nouvelle " pièce " s'allonge. Déjà au début de l'année 2018, avec un ordinateur ultra haut de gamme, il fallait plus d'un mois pour produire un Ethereum. C'est la raison pour laquelle, si l'on souhaite devenir 'mineur', il est préférable de s'intéresser à de nouvelles crypto-monnaies, tout juste apparues.
De plus, comme nous l'avons vu plus haut, les nouvelles blockchain reposent sur un mécanisme de validation plus souple appelé la "preuve d'enjeu" (de l'anglais : proof of stake).
Avec la "preuve d'enjeu", le système choisit certains intervenants précis qui doivent être connectés en permanence et qui ont la charge de valider les transactions et créer de nouveaux blocs. Cette technologie ne nécessite pas de faire intervenir des machines puissantes, et se montre donc bien plus respectueuse de l'environnement.
Il est devenu courant d'employer le terme "validateur" plutôt que celui de "mineur" pour désigner les personnes qui valident les transactions effectuées à partir de monnaie à "preuve d'enjeu".
Smart contract signifie : contrat intelligent.
L'apparition des 'smarts contracts' a été la première évolution majeure des crypto-monnaies. La première monnaie à exploiter ce concept a été l'Ethereum.
Le créateur du concept, Vitalik Buterin, est parti d'un constat.
Le Bitcoin, dans sa forme originelle, ne permet pas d'exécuter un code informatique.
En d'autres termes, il ne permet pas de faire en sorte qu'une transaction puisse être automatisée selon certaines conditions....
Telle est la situation que Vitalik Buterin a résolu en créant, avec l'Ethereum, le principe des smart contracts et donc de monnaies programmables.
La blockchain définie par le Bitcoin ne permettait pas de réaliser une telle programmation d'actions et c'est donc, ce qui a été résolu avec l'arrivée de crypto-monnaies intégrant les 'smart contracts'.
Les 'smart contracts' rendent possible la programmation de transactions liées à des conditions. Ils peuvent mettre en relation de nombreuses personnes, entreprises ou organismes.
Quelques exemples :
De fait, les smart contracts sont en mesure à terme de rendre caduques un grand nombre de tâches administratives réputées comme rébarbatives car impliquant de réunir de nombreux documents, de les envoyer à un organisme, d'attendre qu'ils soient vérifiés, d'avoir éventuellement à renvoyer certaines pièces… De plus, ils devraient permettre d'éliminer les risques liés à l'erreur humaine, comme une case incorrectement cochée. Ainsi, Cap Gemini a estimé qu'il serait possible d'économiser 17,5 milliards d'euros par an dans le domaine de l'assurance automobile grâce aux smart contracts.
Le potentiel des smart contrats est immense lorsque nous prenons en compte l'Internet des objets (objets connectés intelligents). Ainsi, on pourrait déterminer que, dès lors que le thermomètre descend au-dessous d'un certain seuil, la livraison de fuel doit être déclenchée automatiquement.
L'apparition des smart contracts a été une étape clé dans l'histoire des crypto-monnaies et certains estiment que ce concept serait aussi important que celui du Bitcoin.
L'Ethereum a constitué la première évolution majeure en matière de crypto-monnaie.
Il est ainsi considéré que, par rapport au Bitcoin (1ère génération), l'Ethereum et les monnaies basées sur lui ont constitué la 2ème génération.
Le créateur de l'Ethereum s'appelle Vitalik Buterin et il a été salué par de nombreux magazines financiers comme l'une des personnalités majeures de notre époque. L'intéressé est très jeune : il est né le 31 janvier 1994 en Russie et ses parents ont émigré au Canada six ans plus tard.
Vitalik Buterin s'est intéressé au Bitcoin dès 2011, et donc, alors qu'il n'avait que 17 ans. Particulièrement doué en mathématiques, il a lancé le premier magazine papier dédié à cette nouvelle monnaie, Bitcoin Mag. Il y a publié de nombreux articles faisant état de ses réflexions sur le domaine - intervenant également sur divers forums du Net.
Or, dès 2013, Vitalik Buterin a exposé ce qui selon lui était la limite du Bitcoin, soit l'impossibilité de gérer certaines transactions de manière automatique, selon certaines conditions. De là est née la volonté de créer une sorte de bitcoin programmable : l'Ethereum.
Aidé par un autre technicien, Nick Szabo, Vitalik Buterin a donc développé le concept des 'smart contracts' . L'idée : lier une crypto-monnaie à un code correspondant à un contrat intelligent, avec des clauses qui seront exécutées automatiquement selon certaines conditions.
Afin de financer ses recherches sur le sujet, Buterin a lancé l'équivalent d'un crowdfunding dans la crypto-monnaie, soit une ICO (Initial Coin Offering - proposition d'une nouvelle monnaie) ou levée de fonds spécifique à ce domaine, la première du genre, en janvier 2014. Cette vente lui a permis de récupérer 31 591 bitcoins, soit environ 18 millions de dollars d'alors - et de vendre ainsi pour 60 millions d'Ether.
Le 30 juillet 2015, l'Ethereum a officiellement été mis en ligne, avec mise en vente de 11,5 millions d'Ethers.
L'Ethereum a connu une progression spectaculaire en 2017, passant de 9,76 $ pour un Ether à 407,10 $ soit une augmentation de 5 000 % avec toutefois de nombreuses fluctuations. En mai 2021, un Ether vaut un peu plus de 2 700 euros.
Sous sa forme originelle de monnaie à preuve de travail nécessitant un minage, Ethereum connaît à présent diverses limititations : frais de transactionns excessifs, vitesse de traitement non optimisée...
L'une des raisons de cette situation est que Ethereum est victime de son succès. En effet, du fait d'être programmable (via les "smart contracts") Ethereum est devenu un écosystème considérable. La plupart des applications de la DeFi (voir plus bas), des NFTs (également plus bas) mais aussi un très grand nombre de cryptomonnaies reposent sur la blockchain Ethereum.
Afin de résoudre ces limitations, la Fondation Ethereum a mis en route une nouvelle mouture appelée Ethereum 2.0 / Ethereum V2 ou encore Ethereum Consensus Layer. Elle vise à rendre Ethereum compatible avec le système de validation par preuve d'enjeu évoqué plus haut, et bien plus efficace.
Dans cet article rédigé pour Futura Sciences, je détaille les tenants et aboutissants de cette mutation de l'écosystème Ethereum.
Une crypto-monnaie est une monnaie fondée généralement sur la blockchain de l'Ethereum ou sur une blockchain similaire, c'est à dire, programmable via un langage de smart contrat : Cardano, Terra Luna, Solana, Avalanche... Une cryptomonnaie constitue un moyen de paiement alternatif à l'euro, au dollar, au mark et autres monnaies officielles.
En théorie, il suffirait de partir du logiciel libre correspondant à Bitcoin et de le modifier, pour créer une nouvelle crypto-monnaie. Dans la pratique, c'est l'Ethereum, qui a donné naissance à l'essor des crypto-monnaies, grâce au système des smart contracts. Toutefois, plusieurs blockchains sont apparues dans le sillage de Ethereum, chacune cherchant à résoudre un problème particulier propre à la version originelle de Ethereum : frais de transaction élevés, vitesse de traitement peu optimale...
Début 2021, on recensait plus de 4 000 crypto-monnaies et il en apparaissait 1 nouvelle chaque jour. La liste, régulièrement mise à jour, est accessible à cette adresse : coinmarketcap.com
Les crypto-monnaies les plus cotées à la mi 2021 sont les suivantes :
Pour mieux comprendre ce qu'est une crypto-monnaie, posons-nous la question de base : quelle est la différence entre une monnaie telle que le Bitcoin ou l'Ethereum et l'euro, le dollar ou le yen ?
La première différence, c'est qu'il n'existe pas de banque centrale telle que la Banque de France ou la Réserve Fédérale américaine, chargée d'en être à la fois l'émetteur et le garant.
Et oui.. Il n'existe pas dans le monde physique d'institution officielle et régi par des lois au niveau national ou continental, se portant garante de votre avoir en crypto-monnaie. Si tel est le cas, qu'est-ce qui permet de certifier que votre portefeuille en Bitcoin ou en Ethereum correspond à une valeur réelle, et donc que vous puissiez l'utiliser pour acheter un écran plat, réserver une chambre d'hôtel ou acheter un jeu vidéo en ligne ?
Cette confiance peut être apportée à un grand nombre des crypto-monnaies citées plus haut, mais pour certaines d'entre elles, il est plus difficile de savoir de quoi il en retourne au juste.
Les crypto-monnaies basées sur l'Ethereum sont davantage que de simples moyens de paiement et permettent le développement d'applications.
Pourquoi le terme 'crypto' ? Parce que chaque transaction est agrémentée d'une signature cryptographique. Nous avons là un système de codage ultra complexe.
Le Bitcoin, tout comme les autres crypto-monnaies repose sur un type de cryptage qui prend en compte des 'clés privées' identifiant individuellement chaque personne impliquée.
Dès lors que vous disposez d'un portefeuille en Bitcoin ou autre crypto-monnaie, une clé privée vous est ainsi attribuée - elle est cryptée et donc secrète. Il s'agit d'un chiffre unique et extrêmement long : il s'étend sur 256 bits. Le livre vous en apprend davantage sur la question mais un fait demeure : c'est une clé qu'il est impossible de 'dérober'.
On estime que, si un ordinateur était en mesure de traiter 1012 clés privées par seconde, il lui faudrait un million de fois l'âge de l'univers pour les dénombrer toutes.
Et la simple énumération de ces clés consommerait davantage que l'énergie totale produite par le soleil durant 32 ans !
Pour prendre un exemple simple, prenons une division telle que 15 / 2 = 7 avec un reste de 0,5 . Imaginons que 15 soit la clé privée et 0,5 la clé publique. Comment pourriez vous retrouver 15 à partir de 0,5 ? N'importe quelle division d'un chiffre impair par 2 va donner 0,5 !
Ce n'est pas aussi simple que cela mais cela vous donne une idée du pourquoi, à partir d'une clé publique, il est extrêmement difficile de retrouver la clé privée.
Lorsqu'une somme d'argent en Bitcoin est effectuée entre Paul et Janis, c'est la clé publique de Paul qui est utilisée. Toutefois, Janis ne peut récupérer la somme que grâce à sa clé privée.
Supposons que vous envoyez l'équivalent de 100 euros en BNB (la monnaie de Binance) à Janis. Si un hacker parvenait à intercepter cette transaction, il ne pourrait pas récupérer les tokens (jetons) BNB correspondants. En effet, s'il voulait changer l'identité du destinataire - en gros, remplacer la clé privée de Janis par la sienne - la transaction serait invalidée. Donc, impossible de dérober des fonds.
L'une des raisons pour lesquelles il est impossible de retrouver une clé privée vient de ce qu'il s'agit d'un chiffre extrêmement long et donc, qui occasionne un calcul d'une complexité inouie.
Notons que c'est ce système de cryptographie dite 'asymétrique' qui est à l'oeuvre lorsque vous envoyez de l'argent à un site de e-commerce comme fnac.com ou autre.
Un exchange est une plateforme depuis laquelle on peut :
Les principaux exchanges sont Coinbase, Kraken, Binance, et FTX.
En France, on utilise parfois le terme "échange" ou le terme "place de marché".
Lorsqu'un individu démarre dans la cryptomonnaie, sa première question est souvent la suivante :
Mais comment dois-je faire pour acheter des Bitcoins, de l'Ethereum, du Terra Luna, du Solana ?... "
C'est à cette fin que son apparu des " exchanges " ou places de marché. Ainsi, sur Coinbase ou Kraken, une fois que l'on s'est identifié, il est extrêmement aisé d'acheter des Bitcoins depuis son compte bancaire ou sa carte de crédit. Inversement, si un jour on souhaite transformer ses Bitcoins ou Ethereums en euros, le chemin de retour est tout aussi aisé.
Dans cette mesure, les exchanges représentent le lien entre l'univers de la cryptomonnaie et le monde de la finance traditionnel.
Toutefois, un grand nombre de plate-formes et notamment Binance, sont avant tout utilisées pour échanger des cryptomonnaies entre elles afin d'investir dans celles qui paraissent les plus prometteuses.
Il existe aussi des exchanges "décentralisés" tels que Uniswap ou Pancakeswap. Ces exchanges servent uniquement à échanger des cryptomonnaies entre elles. Ils sont " décentralisés " ce qui signifie qu'ils fonctionnent entièrement à base de smart contracts - ils ne sont pas liés à une société particulière. Pour plus d'explication sur la finance décentralisée, voir l'entrée "DeFi" plus bas dans cette page.
Les exchanges décentralisés basés sur les blockchains Binance Smart Chain, Solana ou Polygon ont des frais d'opérations bien moindres que les exchanges fondés sur Ethereum.
DeFI est l'abréviation de l'anglais Decentralized Finance (Finance Décentralisée).
L'objectif de la DEFI est d'accélérer les processus de la finance traditionnelle, en supprimant au maximum les intermédiaires, ce qui réduit drastiquement les coûts d'opération.
La DeFi (Finance Décentralisée) est une telle révolution que l'on peine à en délimiter les contours. Elle augure de nouveaux rapports à la finance, et plus généralement aux activités de prêt, d'assurance, d'investissement.
A long terme, l'intégralité du secteur de la finance sera impactée par cette nouvelle approche des transactions monétaires. A dire vrai, ce nouveau type d'applications pourrait bien faire connaître aux crypto-monnaies un essor considérable.
L'apparition de la DeFi s'inscrit dans le sillage de la jeune histoire des cryptomonnaies.
S'il fallait résumer cette histoire en trois étapes, nous pourrions les énoncer ainsi :
Depuis que le Web a pris son essor en 1994, nous avons vu se développer des centaines de milliers d'initiatives visant à réduire le temps et aussi les intermédiaires. N'importe quel entrepreneur peut décider du jour au lendemain de toucher son public de façon directe par le biais d'un blog, d'une chaîne Youtube, d'une page Instagram… Chaque fois qu'il poste une nouvelle publication, celle-ci peut atteindre de façon immédiate ses followers.
La finance était l'un des rares domaines qui n'avait pas été touché en profondeur par Internet. D'une certaine façon, Bitcoin a été le premier phénomène libérateur : pour la 1ère fois, une monnaie d'envergure s'épanouit d'elle-même, en toute indépendance des banques centrales. Ethereum, pour sa part, en rendant l'argent programmable grâce au système des smart contracts, a ouvert la voie à une autre émancipation. Il devient envisageable d'automatiser des transactions en fonction d'un événement. Un exemple ? Si une automobile connectée fait l'objet d'une collision, cette information est transmise au smart contract mis en place par l'assurance et le dédommagement est versé instantanément, sans qu'il soit nécessaire de remplir le moindre document.
La DeFi s'inscrit dans cette logique et l'inscrit sur une très vaste échelle. Son ambition serait d'éliminer, partout où cela est possible, les intermédiaires liés aux applications financières, et notamment réduire la dépendance envers les banques et autres institutions. Chacun peut aisément voir ce qu'une telle dépendance a pu faire peser sur nos activités : coût des transactions, délais et lourdeurs des procédures, spéculations de l'argent pour l'argent, scandales et crises financières contraignant le contribuable à les renflouer.
Avec la DeFi, un nouvel écosystème s'est mis en place en un temps record, comme une sorte de successions de briques de lego qui permettent à tout un chacun de bénéficier de services financiers partout et en tout temps. A la clé : la possibilité d'investir ou d'épargner sans qu'il soit nécessaire de reverser des commissions à des brokers et autres intermédiaires, réaliser fort simplement un grand nombre d'opérations aujourd'hui coûteuses en temps et en paperasseries, et pour certaines impossibles en temps normal. En clair, la DeFi ouvre le champ des possibles.
Nous l'avons vu plus haut, les applications de la DeFi reposent uniquement sur des smart contracts, soit des programmes.
Avant tout, un usager doit disposer d'un wallet (portefeuille) dans lequel il accumule des cryptomonnaies qui pourront servir à ses opérations financières.
Le wallet plus utilisé dans la DeFi s'appelle Metamask mais il en existe bien d'autres : Trust Wallet, Kepler, Terra Station…
L'autre outil couramment mis à contribution est un exchange décentralisé ou place de marché. Parmi les plus importants de la DeFi, figurent Uniswap, Pancakeswap, Curve, dYdX ou Raydium.
Dès le premier usage de telles plateformes, la différence avec des applications classiques est patente.
Ainsi, si l'on veut acheter du Bitcoin ou de l'Ethereum ou les échanger contre une autre monnaie sur un exchange classique(centralisé), tel que Coinbase, Kraken ou Binance, la procédure n'est pas sans rappeler celle liée à l'ouverture d'un compte bancaire tant il est nécessaire de fournir divers documents : pièce d'identité, facture d'EDF, parfois un selfie de soi-même tenant son passeport…
Dans la DeFi, la création d'un wallet Metamask prend quelques minutes tout au plus, et ne nécessite aucune de ces procédures.
Quant à l'usage d'Uniswap, il est la simplicité même : on indique quelles monnaies on souhaite échanger, dans quel montant et le tour est joué.
Les applications de la DeFi ont une même souplesse : on indique le montant que l'on souhaite transférer vers un service donné, on valide l'opération et si tant est que l'on dispose des crypto-devises correspondantes (et des frais de commission demandés) sur son wallet, elle est exécutée.
Bien évidemment, cette simplicité a un revers. Si quelqu'un parvient à pirater votre wallet Metamask, il est en mesure de le vider tout aussi aisément. Normalement, cela ne devrait jamais arriver - lors de la création du wallet, une clé d'accès secrète est fournie et ne doit jamais être communiquée. Toutefois, il est arrivé que des pirates parviennent à extorquer ce sésame à des usagers manquant de prudence. La DeFi facilite les opérations financières mais elle doit s'accompagner d'une grande vigilance.
A première vue, il pourrait sembler peu rassurant de confier ses actifs à des applications pré-programmées. Pourtant, si l'on y regarde de plus près, bien des activités humaines sont susceptibles d'être émulées avec de l'Intelligence Artificielle.
Le trading est un bon exemple. Que fait un investisseur ? Il suit les conseils d'experts du domaine pour savoir ce qu'il faut acheter ou vendre à un moment donné, il identifie certains projets sous-évalués mais prometteurs, il peut jouer sur les cours d'une monnaie sur diverses plateformes afin d'acheter ou vendre au meilleur taux, il surveille les actifs en hausse constante et les revend dès qu'ils commencent à baisser légèrement, etc. Des stratégies de ce type sont couramment mises à profit par les traders et elles nécessitent habituellement d'être en veille régulière
D'où la question : pourquoi ne pas confier de tels mécanismes de trading à des smart contracts ? C'est ainsi que sont apparues dans la DeFi des " optimiseurs de rendement ", que l'on pourrait assimiler à des traders automatisés. Parmi ces applications, citons Pancakeswap, Harvest, Yearn…
Un grand nombre de ces applications proposent des placements à très haute plus value. S'il est clair que certains peuvent présenter des risques, d'autres ont démontré leur fiabilité et leurs rendements dépassent très largement ce qu'il est possible d'obtenir avec les formules d'épargne classique.
Lorsque l'on aborde certains mécanismes en œuvre dans la DeFi, nous découvrons des aspects pour le moins étonnants. Pour faire simple : si demain, vous souhaitez souscrire un emprunt dans une monnaie classique telle que le dollar ou l'euro, la première option est d'aller voir des organismes de prêt classique telles que des banques. Ces organismes peuvent fort bien estimer que l'enjeu n'en vaut pas la chandelle et refuser d'accorder ce prêt.
Dans le contexte de la DeFi, vous pourriez toutefois obtenir ce prêt en dollar ou euro, mais il existe une condition : il faut que vous puissiez immobiliser une somme de montant supérieur dans une cryptomonnaie telle que le BTC (Bitcoin), l'ETH (Ethereum) ou autre.
La logique pourrait paraître surprenante : à quoi bon emprunter une somme si on la possède déjà en BTC ou ETH ?
En clair, Aave s'assure de ce que vous êtes solvable, et les cryptomonnaies accumulées au fil des années servent de contrepartie, assurant que vous pourrez rembourser votre prêt.
Tout cela pourrait paraître étrange : on ne vous prête que de l'argent que vous possédez déjà sous une autre forme. En réalité, ce type de mécanisme peut inciter à épargner via des placements dans de telles cryptomonnaies, sachant qu'elles serviront de garantie le cas échéant.
Pour ce qui est des prêteurs, le gain est substantiel. Si vous déposez de l'argent à la Caisse d'Epargne, le gain est habituellement de 1% à l'année. Sur des apps de la DeFi, le rendement est très supérieur. Sur Nexo ou Celsius, il se situe entre 8 et 12%. Sur Swissborg, il est aux alentours de 14 %.
Et ce qui frappe là encore, c'est la simplicité de telles opérations. Ainsi, sur Compound, une fois que l'on a connecté son wallet, il n'y a plus qu'à indiquer ce que l'on souhaite prêter ou emprunter. Il n'est plus nécessaire d'attendre plusieurs jours ou semaines pour que l'opération soit validée. En ce sens, la DeFi promet des opérations financières beaucoup plus simples et rapides que par le passé.
Toutefois, la liberté d'investissement qu'offre la DeFi est particulièrement vaste. Synthetix est un bon exemple de ce qui devient possible à présent. Sur cette application, on trouve des crypto-actifs qui simulent heure après heure, le cours d'actions réelles. Via Synthetix, on peut donc miser sur le cours de l'action Apple, Tesla ou Microsoft, mais aussi sur des fractions d'actions : par exemple 1/10ème d'action Apple. Là encore, ces mises peuvent être effectuées le plus simplement du monde, sans qu'il soit nécessaire d'ouvrir un compte d'action. On empoche ainsi les bénéfices de l'action sans jamais en avoir été propriétaire. " On ne possède pas l'action elle-même, mais un miroir de l'action, " explique un spécialiste du domaine. En d'autres termes, on achète un actif qui mime le cours de l'action Apple.
Les applications apparaissent semaine après semaine et il est difficile d'évaluer le panorama de ce que la DeFi va rendre possible. Parmi les opérations d'ores et déjà envisageables figurent les suivantes :
[...}
NFT est l'abréviation de Non Fongible Token.
Dans l'univers financiers, la plupart des monnaies sont "fongibles", ce qui signifie "échangeable".
La fongibilité, c'est quoi au juste ? Le fait que deux choses, quelles qu'elles soient, sont interchangeables.
Les billets de 1 euro, les actions d'une société telle que Apple ou même le Bitcoin sont des exemples d'éléments fongible : chacun peut être échangé contre un autre. Pour prendre un autre exemple, si quelqu'un doit nous donner un billet de 10 euros, il peut nous donner n'importe quel billet de 10 euro. Tous ces billets sont interchangeables.
En revanche, dans le quotidien nous manipulons aussi, sans le réaliser, énormément de biens non fongibles.
Si vous avez acheté un ticket au premier rang pour un concert de Angele, vous ne l'échangeriez probablement pas contre un ticket au fond de la salle.
Il en serait de même pour un original d'un artiste tel que Escher. Si vous le déteniez, il aurait une valeur en tant que telle. Vous n'auriez aucunement envie de l'échanger contre une reproduction.
Voilà donc ce que l'on entend par non fongible.
Un élément NFT pour sa part est totalement unique. Il représente une pièce unique, tout comme La Joconde ou la Vénus de Milo.
D'où l'abréviation Non Fungible Token ou jeton non fongible. On parle de jeton dans la mesure où le NFT fait l'objet d'un enregistrement dans une blockchain - la plupart du temps celle de Ethereum. Il est donc comparable à une monnaie qui aurait été créée à partir de Ethereum, à la différence près qu'il s'agit d'un élément unique.
Jusqu'à l'apparition de la blockchain, le propre d'Internet et du numérique a été que tout était dupliquable de façon illimitée.
Et cela a posé bien des problèmes aux éditeurs de logiciels comme aux créateurs de musique : une œuvre de Madonna comme une copie du logiciel Photoshop pouvant théoriquement être répliquée à l'infini - ce ne sont jamais que des suites de 0 et 1.
Or, rappelons-le, la blockchain est le premier système qui permet de rendre un objet numérique unique. Unique car associé à un code infalsifiable et horodaté de façon précise.
Quelle est l'origine des NFTs ? Elle est habituellement associée à un phénomène qui s'est développé en 2017 sur la blockchain de Ethereum : les Cryptokitties.
Pourtant, les Cryptokitties ont été précédés par diverses tentatives de lier une œuvre d'art à une signature numérique unique et infalsifiable.
(...)
Fin novembre 2017, une start-up, Dapper Labs, a lancé CryptoKitties, une application d'achat et de vente de chatons virtuels, avec possibilité d'accoupler ceux-ci, un peu dans le style des Tamagotchi de la fin des années 90.
Signe particulier : chacun de ces chats dispose de l'équivalent d'un ADN unique. Et comme ils peuvent se reproduire entre eux, nous aboutissons à plusieurs milliards de possibilités.
Pour acheter l'un de ces chatons, on peut utiliser un portefeuille tel que MetaMask (cf. chapitre 4).
Surprise : Crypto Kitties a connu un succès immense. Des millions de dollars ont été dépensés en quelques semaines. Certains chats ont été vendus à plus de 100 000 euros.
Crypto Kitties a posé un problème pour l'écosystème Ethereum car les échanges de chatons ont représenté près de 20 % des transactions sur cette blockchain en septembre 2017.
Le 4 novembre 2018, un Kitty le n° 896775, (surnommé Dragon) a même été vendu pour la somme de 600 Ethers, soit l'équivalent de 172 794 dollars de l'époque.
C'est le cofondateur de Dapper Labs, Dieter Shirley qui a défini le concept de NFTs dans un document intitulé ERC721
Un NFT posté par l'auteur de cette page sur OpenSea et que l'on peut acquérir ici : The NFT Song
De fait, les artistes du numériques sont devenus les grands bénéficiaires des NFTs car ils peuvent prétendre à ce qu'une oeuvre à laquelle a été associée une identification précise sur une blockchain soit considérée comme totalement unique. Elle en tire une valeur potentiellement comparable à celle d'une oeuvre d'art unique comme Le Radeau de la Méduse.
En octobre 2018, un portrait d'Edmond de Bellamy généré par intelligence artificielle, du collectif Obvious a été vendu aux enchères chez Christie's (New York) pour 432.500 dollars - environ 380 mille euros. Son estimation initiale se situait aux alentours de 8 000 dollars. Cet épisode a fortement troublé l'artiste français Robbie Barrat qui a affirmé que les artistes de Obvious s'étaient servis d'un code informatique qu'il avait créé plus tôt. Qui est le véritable créateur de Obvious, pouvait-on alors décemment se demander ?
Jusqu'à présent, le record pour une famille de NFTs a concerné les fort mystérieux Crypto Punks.
C'est durant l'été 2017 que Larva Labs a lancé ces 10 000 avatars d'aspect minimaliste (de 24 x 24 pixels).
Les CryptoPunks sont répartis par familles :
De nombreux CryptoPunks partagent des accessoires similaires, tels que des pipes, des lunettes de soleil, des casquettes et des cache-œil, mais ils mélangent et associent différents accessoires, couleurs de peau et types pour créer des images uniques. Il n'existe pas deux CryptoPunks identiques.
Il a fallu attendre le début de l'année 2021 pour que le buzz démarre autour de ces vignettes. Le 24 janvier, l'un des membres de cette singulière famille, le CryptoPunk #2890 a été vendu pour 605 ETH soit 762 000 dollars - alors que son prix d'origine n'était que de 645 dollars. Il s'agit d'un CryptoPunk de type alien - et, nous l'avons vu, il n'existe que 9 spécimens de ce type particulier.
Par la suite, plusieurs Cryptopunks se sont inscrit dans le gotha des NFTs ayant marqué un record.
Ainsi le CryptoPunk #7523, rendu célèbre par le port d'un masque, a été vendu pour l'équivalent de 11,75 millions de dollars dans le cadre de l'enchère en ligne de Sotheby's " Natively Digital: A Curated NFT Sale " le 10 juin 2021.
CryptoPunk #7523 est l'un des 9 Aliens. Il a la peau bleu-vert, une petite boucle d'oreille en or à son oreille droite et un bonnet marron sur la tête, ainsi qu'un masque médical - devenu le symbole de la pandémie de COVID-19 - si ce n'est que que cette pandémie n'avait pas encore eu lieu quand il a été créé. C'est peut-être l'une des principales raisons pour lesquelles il a longtemps été le CryptoPunk à la vente record.
Que ce NFT soit vendu à un prix si élevé a été en partie dû à la place qu'avait pris les CryptoPunks au cœur de l'écosystème NFT et crypto.
Le 13 février 2022, le CryptoPunk #5822 a été vendu pour 8 000 ETH soit l'équivalent de 23,7 millions de dollars. Le 5822 figure là encore parmi les 9 CryptoPunks Alien et porte un bandana.
Le CryptoPunk #4156 fait partie des 24 singes de la collection.
En février 2021, au moment où ce NFT a été vendu, il est temporairement devenu celui qui avait atteint le plus haut montant, soit l'équivalent de 1,25 millions de dollars.
Un peu plus tard durant cette même année, le propriétaire de #4156 l'a remis en vente, laissant entendre qu'il était devenu " désillusionné " par les CryptoPunks. #4156 a alors été vendu en décembre 2021 à un prix huit fois supérieur, soit environ 10,26 millions de dollars.
Dans cet article réalisé pour Futura Sciences, je vous en dis davantage sur
l'incroyable histoire du phénomène CryptoPunks
.
Depuis le 1er mai 2007, l'artiste Beeple s'était astreint à réaliser une œuvre numérique chaque jour. Le 7 janvier 2021, la 5 000ème œuvre de cette série a vu le jour.
Beeple a alors décidé de réaliser une vaste mosaïque de ces diverses créations réalisées depuis 2007. Beeple a organisé ces images dans l'ordre chronologique mais a aussi veillé à donner à l'œuvre une cohérence esthétique. Il est à noter que l'œuvre comprend de nombreux thèmes récurrents, tels que la relation de la société avec la technologie, la richesse et les turbulences politiques en Amérique.
Cette œuvre d'artn Everydays: The First 5 000 Day est devenue le premier NFT vendu par la maison de vente aux enchères Christie's, le 22 février 2021.
Alors que les enchères avaient commencé à seulement 100 dollars, elles ont atteint presque 30 millions de dollars dans les dernières secondes de la vente. Puis une rafale d'offres de dernière seconde ont repoussé la fin de l'enchère de deux minutes, portant le prix de vente final à 69,3 millions de dollars, le 12 mars 2021 établissant alors un record.
Selon Christies, ce montant a fait de Everydays: The First 5 000 Day le troisième prix d'enchères le plus élevé pour un artiste vivant, derrière les artistes Jeff Koons et David Hockney.
Basé en Caroline du Sud, Beeple, de son vrai nom Mike Winkelmann compte plus de 1,8 million d'abonnés sur Instagram. Ll collabore avec des marques bien connues telles que Louis Vuitton et Nike. Il a même travaillé avec des artistes interprètes comme Katy Perry et Janet Jackson.
Beeple n'a pas seulement réalisé le NFT de tous les records, un grand nombre de ses œuvres ont été acquises à des montants très élevés.
C'est notamment le cas de Human One, une œuvre dévoilée en novembre 2021, qui montre un individu, vêtu d'une combinaison de cosmonaute et qui avance dans un environnement en perpétuel changement. L'artiste a décrit cette œuvre ainsi :
" le premier portrait d'un humain né dans le métavers ".
Il a également fait savoir qu'il comptait faire évoluer Human One tout au long de sa vie.
Vendue aux enchères sous une forme originale qui fait apparaître le personnage en mouvement dans une cabine (soit une " sculpture générative "), l'œuvre a été acquise pour 28,9 millions de dollars par Ryan Zurrer.
Autant le dire, cette nouvelle marotte de l'univers numérique peut avoir de quoi dérouter. D'une certaine façon, il peut paraître normal de considérer que des logiciels tels que Adobe Illustrator, Photosphop, Cinema4D ou Octane soient devenus les pinceaux des artistes de l'ère numérique. Et il peut donc paraître salutaire de voir apparaître un système autorisant la vente de ce qui s'apparente à de véritables œuvres d'art.
Il reste qu'un marché lucratif s'est rapidement rapidement en place dans l'univers NFT, qu'il serait possible de le qualifier de "fétichisme geek". En effet, certaines des œuvres prisées sont des fragments de codes ou de communication jugés comme historiques pour le fan-club des milliardaires de la Silicon Valley.
Ainsi le 21 mars 2021, Jack Dorsey, le fondateur de Twitter, a pu vendre pour 2,9 millions de dollars son premier Tweet : " just setting up my twttr " (je prépare mon compte Twitter), mis en ligne le 21 mars 2006 sur la plate-forme Valuables. Ce tweet originel a été vendu pour un montant en Ethereum soit l'équivalent à 2,9 millions de dollars.
De même, Clock de l'artiste numérique Pak n'est pas en soi une création que l'on pourrait assimiler à du grand art. Si cette œuvre a eu un tel retentissement, c'est parce que sa vente, sous forme de NFT, a servi une cause, chère au cœur de nombreux internautes : celle de Julian Assange, fondateur de Wikileaks. Et de fait, Clock consiste en un compteur du nombre de jour passés par Assange dans sa prison de Belmarsh à Londres - dans l'attente de son extradition aux USA.
(...)
La 2ème version du livre sort fin octobre 2021. Nous vous recommandons d'acquérir cette nouvelle édition plutôt que la 1ère, sortie en 2018.
L'adresse pour écrire à Daniel Ichbiah se trouve sur cette page :
Ils ont parlé de l'édition 2021...
28 octobre 2021
29 octobre 2021
24 novembre 2021
29 novembre 2021
6 décembre 2021
Pour mieux comprendre comment le Bitcoin a vu le jour, consultez cette page :
Retrouvez les définitions, Questions/Réponses et actualités réalisées par Daniel Ichbiah sur le site
Futura Sciences
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Ecrivain et journaliste spécialisé dans les nouvelles technologies et la musique, Daniel Ichbiah a été deux fois n°1 du Classement Général des livres.
Avec :
N°3 avec Michael Jackson, Black or White
Passionné de technologie, Jean-Martial Lefranc est :
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