Extrait du livre : Telephone biographie
Daniel Ichbiah
Initialement sorti en 2004. Mis à jour et réédité en décembre 2015
Entracte !… On avait monté le mauvais film. Ou bien le projectionniste s’était emmêlé dans ses bobines. En tout cas l’Amérique ne prenait pas un malin plaisir à visionner le feuilleton estival : les mésaventures d’un président au faciès porcin, qui avait planté des micros chez ses challengers politiques comme s’il espérait voir fleurir d’hypothétiques secrets de campagne…
Pauvre Nixon emmêlé dans ses propres filins alors qu’il tentait de gober une mouche d’eau. Au bord des piscines d’Hollywood, on s’aspergeait de champagne pour fêter la prochaine destitution de cet usurpateur, sorte de négatif du Kennedy des happy days. Sur les grandes chaînes de télévision, on se gavait de la mise à mort du titan déchu tout en espérant qu’elle serait lente et prolongée, l’audimat étant le plus impitoyable des seigneurs.
En cet été 1974, le Nouveau Monde subissait un inconfortable éveil : les marionnettes aux joues roses étaient actionnées par des marionnetistes recrutés dans les bas-fonds. La pièce ratée s’appelait Watergate, et l’anti-héros s’appelait Richard Nixon.
Le président honni par la génération hippie, maniaque du renseignement, avait enregistré la moindre des conversations effectuées à la Maison Blanche.
L’Amérique profonde qui avait élu un respectable fils de fermier allait découvrir, ébahie, qu’elle avait porté à la fonction suprême un rustre émaillant ses conversations d’un langage de charretier.
Des transcriptions de ces bandes, il ressortait quelques faits croustillants, pas toujours à l’honneur des intéressés.
Ainsi, en décembre 1970, un rocker flamboyant du nom d'Elvis Presley avait été reçu par le président américain Richard Nixon et il avait laissé entendre que les Beatles étaient anti-américains et drogués.
Paul McCartney aurait ce simple commentaire :
« Le plus amusant, c'est que par la suite, Elvis a lui-même été attrapé, totalement défoncé sur ses toilettes. C'était consternant mais je continue à l'adorer. »
Louis Bertignac avait débarqué en terre yankee le 30 juin, en compagnie de son pote Lionel Lumbroso, qui pour sa part, allait tenir un journal de leurs péripéties.
Tous deux avaient prévu de demeurer deux mois sur le continent et ne disposaient pas d'un budget suffisant pour se loger; ils devaient se contenter d'une dizaine de dollars par jour. Mais ils savaient qu’un lien invisible s’était tissé entre ceux qui se reconnaissaient dans la lignée de Woodstock, partout dans le monde. Ils n’avaient pas d’inquiétude : ils logeraient chez l’habitant.
Où qu’ils se posent, il leur fallait juste dénicher leurs frères d’âme, ceux qui écoutaient les mêmes sons, s’habillaient et se coiffaient comme eux. La clé du contact, c’était leurs guitares qu’ils avaient l’intention d’exhiber dans les lieux publics.
Depuis l’aéroport de JFK, ils avaient affrété un taxi qui les avaient conduits au cœur de ce fameux Manhattan que Woody Allen saurait dépeindre avec les yeux d’un poète du monochrome. Ils avaient fait halte à l’hôtel Dixie, ayant reçu juste avant leur départ quelques « coupons » qui devaient permettre de passer une première nuit confortable après le trajet en avion.
Pas si vite… L’odeur des chambres aux draps parfumés ne serait pas pour tout de suite. À la réception du Dixie, Lionel avait eu beau fouiller ses poches, inspecter sa valise et son étui à lunettes, il avait bien fallu appréhender la réalité : il avait oublié les coupons à Paris. Sans transition, les deux français s’étaient retrouvés à la rue, avec leurs sacs à dos et la guitare de Louis au milieu de la foule bigarrée de Broadway. Que faire alors que les symptômes du décalage horaire commençaient déjà à se faire sentir — il était près de 3 heures du matin sur leur horloge biologique ? Tant bien que mal, ils avaient hélé un passant sur dix, avec un même leitmotiv :
« Connaissez-vous un endroit pour crécher cette nuit ? ».
Sans issue.
Louis et Lionel avaient décidé de tenter leur chance dans le quartier Greenwich Village, réputé comme la terre d’accueil des poètes et marginaux de tout crin. Un taxi les avait déposé à Washington Square Garden. Ils avaient alors mis à profit la formule consistant à attirer l’attention d’âmes charitables en poussant la complainte. Et cela avait marché. Quelques quidams s'étaient agglutinés autour de ces touristes venus de France et un contact s’était opéré avec un Pakistanais d’allure douteuse et une fille un peu frappée. Ces deux hôtes improvisés les avaient trimballé d’un endroit à un autre sans qu’ils ne parviennent à trouver un point de chute. Plus tard, le Pakistanais les avait jeté de son studio car la fille avait repoussé ses avances. Une fois dans la rue, l’allumeuse avait entrepris une drague ambiguë de Lionel mais la fatigue n’invitait pas à donner suite. Etant donné l’heure avancée (3 heures du matin soit 9 heures pour eux) ils avaient jugé plus sage de laisser tomber la délurée et avaient pris une chambre dans un hôtel miteux à 6 dollars la nuit.
Le véritable baptême de la formule consistant à sortir les guitares en public en vue de trouver une piaule avait été opéré le 1er juillet à New York juste après que Lionel ait fait l’acquisition d’une Gibson sèche dans une boutique de la 48ème rue.
Dans un fanzine local, le Village Voice, ils avaient lu qu'un concert de King Crimson était organisé à Central Park. Ils s’étaient retrouvés sur la gigantesque pelouse, espérant joindre l'utile à l'agréable : profiter d'un grand moment musical et trouver un plan pour dormir. Durant une pause entre deux groupes, ils avaient sortis leurs guitares. Trois des chansons de leur répertoire semblaient « mettre le feu » : « Roundabout » de Yes, « Rocking Shoes » des Doobie Brothers et « Love the one you’re with » de Stephen Stills.
Au bout de quelques minutes, quelques garçons et filles étaient venus discuter. De fil en aiguille, Louis et Lionel avaient pu glisser leur requête pour une piaule du soir. Ils avaient alors été invités à dormir dans le Bronx, dans l’appartement de Kevin Lauth, un jeune blond aux cheveux courts avec un visage de fouine et quelques poils au menton. Ils allaient demeurer deux semaines dans cette petite chambre, dormant à même le sol, dans un bloc d’immeubles appelé Taylor et Archer. Outre le désordre ambiant, ils auraient à souffrir des odeurs déposées par le chat de Kevin, Scumbag, toujours soucieux de marquer son territoire. En cette époque de l’année, la chaleur était intense à New York, atteignant aisément 35°.
Le Bronx était un quartier populaire pourvu de nombreux immeubles de type HLM. La bande qu’ils avaient recontré à Central Park comptait, outre Kevin, une vingtaine de garçons et filles du même âge : Joe, Eddie, Crazy Ed, Lynn… Tous se plaisait à surnommer le pâté de maison Taylor et Archer « Slimeball City » (la ville des ordures).
Dans la journée, les français faisaient la navette entre trois points de chute : le Delikatessen, idéal pour s’approvisionner en bières ou en pizzas, le Bar avec son juke-box et son bowling de table ; et le parc du coin. Quelque soit l’heure, ils étaient certains de croiser l’un des membres de la bande. Le soir, Louis et Lionel allaient jouer dans The Alley, une enfilade de cours situées à l'intérieur de grillages, au milieu de bâtiments de six à huit étages.
« De but en blanc, nous étions jetés dans l'Amérique que nous avions vue au cinéma, celle de West Side Story, » se rappelle Lionel.
Durant les jours qui avaient suivi, ils avaient enchaîné les soirées musicales imbibées de bières et de substances illicites.
Jean-Louis Aubert et Olivier Caudron étaient arrivés à New York le 5 juillet.
Des amis du Bronx avaient emmené Louis et Lionel retrouver leurs comparses à l'aéroport de JKF.
Pour Jean-Louis, l’excitation était forte : après avoir emporté quelques économies, il était parti comme en pèlerinage en terre du rock en disant à ses parents qu’il reviendrait riche et célèbre !
Les deux nouveaux arrivants avaient été emmenés dans le bloc de maisons Taylor et Archer. Dès l’arrivée, ils avaient démarré un bœuf avec Jean-Louis dans The Alley sous le regard curieux des membres de la bande de Kevin. Le soir, une « party » délirante avait été organisé chez l’un d’eux, et la fête s’était poursuivie jusqu’à 4 heures du matin tandis que des filles tournaient autour des petits français.
Il était entendu qu’au-delà de New York, les deux duos, Louis et Lionel d'une part, Jean-Louis et Olive d'autre part, se sépareraient pour voyager séparément. Tous avaient prévu de se retrouver à l'autre bout des USA, à San Francisco en Californie, le 29 juillet.
Le 10 juillet, Louis et Lionel avaient fait une première tentative de quitter New York et n’avaient pas réussi à dépasser le GW Bridge. Ils avaient donc choisi de revenir chez leurs copains du Bronx et avaient prolongé de quelques jours la vie fêtarde du quartier The Alley.
Munis de leurs guitares et de leurs sacs à dos, ils avaient redémarré leur périple le 16 juillet. Cette fois, ils avaient réussi à trouver plusieurs véhicules d’accueil et ils avaient ainsi pu s’éloigner de la fantasque New York. Deux garçons sympathiques, Bill et Jay, leur avaient fait parcourir deux milles kilomètres en deux jours. Ils étaient parvenus jusqu’à l’état du Nebraska à mi-chemin entre New York et la Californie. Plongés au cœur du Middle West avec ses paysans en chemise en carreaux et foulard rouge, ils avaient attendu en vain heure après heure, sans que le moindre automobiliste enhardi ne daigne embarquer ces auto-stoppeurs venus d’ailleurs. Faute de dénicher un tel hôte véhiculé, Louis et Lionel s’étaient résignés à dormir dans un camping…
De leur côté, munis d’une pancarte ‘West’, Jean-Louis et Olive annonçaient clairement la couleur : ils voulaient gagner la Californie qu’ils assimilaient encore à un hypothétique royaume pacifique des hippies.
Ils avaient d’abord commis une énorme bévue. Peu après qu’ils se soient placés sur le bord de la route, deux gars s’étaient arrêtés et avaient baragouiné quelques phrases qu’ils n’avaient pas bien compris. Ils étaient montés à bord et ce n’était qu’au bout de cinq cent kilomètres qu’ils s’étaient rendus compte qu’au lieu de gagner l’Ouest, ils se rendaient plein nord !
Le 18 juillet, Louis et Lionel avaient été accueillis dans le mini-bus aménagé par deux garçons et une fille. La ruée vers l’Ouest avait pu se poursuivre, avec une splendide traversée des Montagnes Rocheuses :
« Nous nous régalions de paysages à couper le souffle, » se rappelle Lionel.
Ils avaient campé en altitude près d’un torrent et même pu s’y baigner.
Parmi les étapes marquantes de ce si long voyage figurait le campus de Salt Lake City au soir du samedi 20 juillet. C’est dans la cité des mormons, sise à flanc de montagne, entre les pic enneigés et le désert impitoyable qu’ils avaient découvert l'université avec ses fraternities (associations de garçons) et sororities (associations de filles).
Le 24 juillet, après cette pause en milieu universitaire, une Cadillac décapotable s’était arrêté pour les faire monter à bord, alors qu’ils avaient atteint les Montagnes Rocheuses. Jim Holker, un résident de Los Angeles en route pour son domicile était un baba cool typique avec sa barbe blonde qui lui conférait un aspect angélique. Il jouait de la guitare comme eux, il souriait en permanence et manifestait une pêche inébranlable. Ensemble, ils avaient traversé la Route 80 qui menait jusqu’à San Franscisco.
Une nuit, vers 3 heures du matin, ils avaient stationné à Reno. Entrés dans un casino, Louis et Lionel avaient découvert cet excentrique décor aux lumières aveuglantes peuplé d'une faune qui jamais ne ferme l'œil et mise son destin devant les manettes des machines à sous.
Ils avaient ensuite roulé sans marquer de pause pour finalement arriver à San Francisco profitant de somptueux couchers de soleils.
Hélas, Louis et Lionel étaient arrivés plus tard que prévu et avaient raté Jean-Louis et Olive au rendez-vous planifié à la gare des bus Greyhound de Frisco.
Bonne crème, Jim Holker avait proposé de les lâcher là où ils le souhaiteraient et ils avaient opté pour le campus de Berkeley.
L’affable Jim avait même promis de repasser les chercher le 29.
Dans l'après-midi du 25, alors qu'ils déambulaient dans le campus à la recherche de flirts (et plus si affinités), Louis s'était mis à jouer de la guitare dans un parc. Il avait alors entendu au loin le son d'un harmonica. Il s'était mis à accompagner ce musicien solitaire et celui s'était rapproché.
Tous avaient bientôt identifié le drôle d'olibrius qui jouait de l'harmonica sur la plazza et avait crié son nom : " Olive ! ". Il était suivi par Jean-Louis. C'est ainsi que la bande des quatre avait pu se reformer. Ils avaient passé une semaine ensemble à Berkeley, habitant chez un étudiant du nom de Jonathan.
Retrouvailles obligent, Jean-Louis et Olive avaient pu raconter leur version du voyage. Leur périple avait été bien plus agité que celui de leurs comparses. Jean-Louis savait qu'Olive avait pour attitude d'aller au bout de ses expériences. Il avait découvert que son compagnon, véritable tête brûlée, pouvait se lancer tête baissée sans limites rationnelles, disant oui à toutes les opportunités qui pouvaient se présenter. S'il était capable de suivre, Aubert veillait à ménager leurs arrières et cette chère prudence avait souvent été utile lors de la traversée des Etats-Unis.
" Je laissais toujours un peu d'argent à la consigne automatique, " s'amusait Aubert, " et comme nous nous sommes faits dépouillés plusieurs fois, cela a beaucoup servi. "
À Chicago, ils avaient vécu une sacré mésaventure due à leur maigre compréhension de l'anglais parlé.
" Un vieux black nous avait dit qu'il ne fallait surtout pas aller à un certain endroit, en nous indiquant les directions à suivre et à ne pas suivre, " raconte Jean-Louis.
Ils n'avaient pas tardé à perdre leurs repères et avaient tenté d'organiser leur itinéraire tant bien que mal.
" Il a dit d'aller à droite, " avait dit l'un.
" Non, il a dit d'aller à gauche ", prétendait l'autre.
Ils étaient arrivés dans une cité et avaient entendu avec délectation une musique qui leur rappelait celle des vieux bluesmen. Un garçon de belle allure s'était approché d'eux pour leur demander s'ils jouaient eux-mêmes du blues avec leurs guitares ? Et d'inviter les français à les rejoindre pour gratter ensemble. Ils avaient grimpé dans une cage d'escalier retirée et s'était retrouvés au milieu d'une bande de musiciens noirs à forte corpulence, d'aspect inquiétant. Tout en jouant quelques morceaux d'Hendrix sur leurs guitares, les français avaient commencé à se sentir en situation précaire. Les grands blacks avaient voulu qu'Olive et Jean-Louis absorbent des pilules mais ils avaient décliné l'offre, peu rassurés sur la contenance du breuvage.
Sans crier gare, leurs hôtes s'étaient échangés un signe et avant d'avoir pu comprendre ce qui leur arrivait, les français avaient été soulevés du sol et avait senti le froid métal des lames de couteaux ancrés sous leur gorge, tandis que leurs jambes pédalant dans le vide…
" Ils nous ont tout pris, la ceinture, les pompes… Nous sommes sortis pieds nus " se rappelle Jean-Louis.
Olive avait pour sa part été délesté de sa guitare. Lorsqu'ils étaient descendus de l'immeuble, ils avaient appelé à l'aide un flic planté au coin de la rue mais il n'avait pas bougé. Comme par miracle, une haie composée d'une centaine de jeunes garçons du ghetto s'était spontanément formée afin de leur permettre de passer sain et sauf.
Ils s'étaient retrouvés au poste de police sous le regard ahuri des fonctionnaires locaux.
" Que faisiez-vous là ? Il y a deux blancs de tués chaque jour ici ! Vous êtes complètement dingues ou quoi ?… "
Pour mieux leur faire comprendre ce à quoi ils avaient échappé, les policiers les avaient convié à une tournée des lieux, à l'intérieur d'une voiture banalisée. Sans préavis, ils avaient pu observer en direct la violence de ghettos où certains habitants armés pouvaient tirer depuis leurs fenêtres.
Un flic avait même eu ce commentaire :
" Ils ont dû vous apprécier car ils n'avaient aucune raison de vous laisser vivants. "
Un autre avait attrapé un môme par les cheveux et tenu à peu près ce langage :
" Hé, p'tit singe, où est ton frère ? Il a pas vu passer une guitare pour les petits blancs ? ".
Que faire alors qu'ils se trouvaient à Chicago, partiellement démunis ? Yves, le père de Jean-Louis, lui avait donné un forfait pour les bus Greyhound qui lui aurait normalement permis de voyager à loisir sur le territoire américain mais Jean-Louis avait revendu ce billet afin de leur procurer des liquidités.
Olive avait trouvé une tactique pour leur permettre de voyager sans frais. S'ils se plaçaient dans les toilettes du véhicule sans en verrouiller la porte à chaque arrêt du bus, ils pouvaient parvenir à tromper la vigilance du conducteur.
Un rituel immuable était alors observé au départ des bus Greyhound. Le chauffeur parcourait l'allée pour compter le nombre de passagers et ne remarquait aucunement leur présence. Ils attendaient le départ du car puis retournaient s'asseoir. La tactique n'était pas toujours heureuse car il arrivait que le bus stationne dans un dépôt Greyhound. Coincés dans les toilettes, les deux clandestins réalisaient progressivement que le véhicule n'allait pas repartir et devaient alors s'éclipser en douce de la gare à autocars. En usant d'un tel stratagème, ils avaient réussi à parcourir un bon millier de kilomètres depuis Chicago.
Et puis, un jour, la fatigue avait été trop forte… Le pilote du Greyhound avait découvert ces deux intrus assoupis et n'avait pas bien apprécié l'entourloupe : Olive et Jean-Louis avaient été jetés sur une route du Nevada en rase campagne au milieu du désert !
Réduits à faire du stop sous un soleil de plomb, les deux garçons en étaient réduits à se relayer bon gré, mal gré. Chacun tenait son poste une minute avec son pouce relevé, affrontant une chaleur " à cramer " tandis que l'autre s'abritait à l'ombre d'un rocher. Cette interminable attente allait leur faire découvrir un autre visage d'une certaine Amérique.
" Il y avait des gars qui faisaient des écarts pour essayer de nous tamponner ! " se rappelle Aubert.
Ils avaient finalement été ramassés par un GI homosexuel, qui se disait pilote de B-52 dont les manières comme la musculature obligeaient à demeurer sur ses gardes.
Lors d'une autre session d'auto-stop, une voiture délabrée s'était arrêtée pour leur proposer un bout de voyage. Olive et Jean-Louis avaient hésité avant d'entrer dans ce véhicule qui puait l'urine et abritant quatre Hell's Angels. Faute de mieux, ils avaient accepté l'offre.
Au bout de dix kilomètres, l'un des patibulaires passagers avait sorti un énorme pied-de-biche et confessé qu'ils fuyaient vers le Nouveau Mexique, car il venait de tuer deux types à Detroit.
(...)
Extrait du chapitre 4 du livre Téléphone biographie
© Daniel Ichbiah
Voici certaines des librairies où l'on trouve le livre. La liste va s'allonger au fil des jours